Fils d’un militant de la CNT émigré à Barcelone, Juan Gimenez Arenas avait commencé dès l’enfance à exercer divers petits boulots (vendeur de papier à rouler les cigarettes, vendeur de livres, coursier de pharmacie, etc.) avant de travailler comme ouvrier chapelier (1931) puis dans une fabrique de meubles dont il sera licencié après une grève menée dans l’industrie du bois.
Membre depuis 1932 de la CNT puis des Jeunesses libertaires (FIJL), il effectua ensuite son service militaire à Mahon. Lors du coup d’État franquiste de juillet 1936 il participa aux combats de rues. Il était alors le secrétaire de la FIJL de Sans et l’organisateur de la bibliothèque du groupe. Puis il s’enrôla comme milicien dans la Colonne Durruti — dont étaient également membres ses frères Antonio et Jesus — jusqu’à la militarisation où il regagna Barcelone. Suite aux affrontements de mai 1937 avec les staliniens, il fut emprisonné pendant 2 mois puis s’enrôla dans un Bataillon envoyé à Lerida puis à Belverr de Cinca où il s’intégra à la 119e Brigade Mixte de la 26e Division (Colonne Durruti) mais où il refusa d’occuper un poste de responsabilité mais y forma une Commission de la FIJL.
Le 8 février 1939, blessé à une cheville, il passait en France lors de la Retirada et fut interné aux camps du Vernet et d’Argelès dont il parvenait à s’évader puis à gagner Marseille. Il y fut arrêté au bout de quelques mois et interné aux camps d’Argelès et du Barcares. En 1943 il travaillait sur divers chantiers forestiers de la région de Rodome et Chamabre (Aude), Toulouse (où il refusa de collaborer avec les services secrets alliés) et dans la région bordelaise où il travailla comme chaudronnier et où il réorganisa une Fédération locale de la CNT et noua des contacts avec le Comité national de l’organisation.
A la Libération il fut l’un des responsables de la CNT de Bordeaux, constitua avec notamment Ildefonso Gonzalez le groupe Nervio de la FAI et les éditions Tierra y Libertad (Bordeaux). Il travaillait alors comme ouvrier spécialisé en armatures métalliques, métier qu’il allait exercer pendant le reste de sa vie. Partisan de la CNT dite « orthodoxe », il participa à de nombreux plenums et congrès. En 1954 il alla à Paris où, avec notamment Diego Camacho, Juan Ferrer, Valdenebro et Arolas il forma le groupe anarchiste Nervio.
En 1979 il s’installait à Banat (Ariège) où il continuait de militer au groupe local de la CNT avec notamment R. casals et Massaguer. Il alla à plusieurs reprises en Espagne pour y participer à diverses réunions et meetings.
Juan Gimenez Arenas est décédé à Banat le 3 janvier 1998.
Œuvre : — De la Unin a Banat (Ed. Fundacion Anselmo Lorenzo, 1996).