Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

HENEZ, Clotaire [né HENCZ]

Né à Soissons le 7 avril 1923 — mort le 21 décembre 2012 — Manœuvre ; représentant de commerce — FA — CIRA — CNTF — Istres & Marseille (Bouches-du-Rhône)
Article mis en ligne le 23 janvier 2014
dernière modification le 8 août 2024

par ps

Né dans une famille d’immigrés polonais, Clotaire Hencz — dont le nom fut ensuite francisé en Henez — avait passé son enfance en banlieue parisienne (Bobigny, Romainville) et milita très tôt à l’organisation de jeunesses communistes Les Pionniers. Toutefois et après le front populaire, ses lectures et sa réflexion l’amenèrent à s’éloigner petit à petit du parti communiste, rupture qui fut définitive après la signature du pacte germano-soviétique.

Pendant la Seconde Guerre mondiale et pour échapper au Service du travail obligatoire (STO), il gagna Istres. Á la Libération, après la lecture du Libertaire il entra en contact avec le groupe anarchiste de Salon de Provence animé par Georges Morancho. Ouvrier à la raffinerie de pétrole BP de Lavera et adhérent à la CNTF, Clotaire dut en 1947 passer 6 mpis dans un sanatorium de l’Isère pour y soigner une tuberculose. Il profita de ce séjour forcé pour se cultiver et s’adonner à de nombreuses lectures.A son retour du sana, il ne fut pas repris par son ancien patron et devint alors représentant de commerce.

En 1948 il fut le fondateur du groupe d’Istres (XIIe région) de la Fédération anarchiste et l’organisateur de plusieurs conférences auxquelles participèrent notamment les frères Paul et Aristide Lapeyre, Georges Fontenis, Zinopoulos, etc. Il demeurait alors 4 rue de l’Église. Après la prise de contrôle en 1953 par les partisans de Georges Fontenis et l’OPB de la Fédération anarchiste devenue Fédération communiste libertaire (FCL), il quitta l’organisation.

Membre de la franc-maçonnerie (Grand Orient de France) depuis 1961 il participa à diverses loges à Marseille, Miramas et Salon de Provence et continua de fréquenter les milieux libertaires, participant notamment à l’organisation de plusieurs campings libertaires tenus dans la région. En 1965 il fut aux cotés de René Bianco, Georges Moraldo et Henri Julien l’un des fondateurs de l’annexe de Marseille du Centre international de recherches sur l’anarchisme (CIRA) dont il fut membre à plusieurs reprises du conseil d’administration et où il anima plusieurs causeries, notamment sur le planning familial (1967), sur la Révolution espagnole ou sur son itinéraire personnel.

Dans la décade des années 1970, il fut également l’organisateur à Salon de Provence et dans le cadre de la Libre-Pensée autonome des Bouches-du-Rhône, de divers débats auxquels participèrent entre autres Daniel Guérin et Maurice Laisant.

Clotaire Henez, qui souffrait depuis plusieurs années de cécité, fut le président du CIRA de Marseille de 2003 à 2008 et membre de l’association Les Acrates fondée en 2001 pour acquérir un local dont le CIRA soit le propriétaire. Il est décédé le 21 décembre 2012 à Salon-de-Provence.

Œuvre : — Passé simple : itinéraire idéologique (Bulletin du CIRA, n°33, 1992) ; — Passé simple, la suite : entretien réalisé en 1999 avec Maryvonne Nicola Equy et Felip Equy (Bulletin du CIRA, 2005). Ces deux textes autobiographiques ont été réédités en 2013 (Bulletin du CIRA, n°43)


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