Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

LEGER, Charles, Joseph, Ferdinand

Né le le 19 octobre 1877 à Marseille — tué au front le 17 août 1917 — Jardinier — Vosges — Varenne Saint-Hilaire (Val-de-Marne) — Maine-et-Loire — Paris
Article mis en ligne le 27 janvier 2014
dernière modification le 7 août 2024

par Dominique Petit, ps
Charles Joseph Leger

Orphelin de bonne heure Charles Léger fut recueilli par des parents de sa famille habitant Lyon, qui l’élevèrent. En 1893 il entrait à l’école d’agriculture de Mirecourt (Vosges) ; c’est là, d’après lui, que lui furent inculqués les premiers principes anarchistes par deux de ses jeunes condisciples.

En avril 1894, il s’échappa de l’Institut agricole et vint à la Varenne-Saint-Hilaire (Val-de-Marne) où il entra en qualité de jardinier chez un propriétaire, 26 rue Denfert-Rochereau.

Joseph Léger était un solitaire ; il ne parlait à personne, ne sortait jamais et son travail terminé se retirait dans sa chambre. Ses allures mystérieuses attirèrent l’attention des voisins et le 2 juillet il fut mis en état d’arrestation.

Au cours de la perquisition faite dans la chambre du jeune jardinier, M. Soullière, le commissaire de police de la circonscription de Joinville-le-Pont (Val-de-Marne), trouvaient une bombe en cours de fabrication. L’engin se composait d’une boîte cylindrique en fer-blanc, mesurant-vingt centimètres de hauteur et quinze centimètres de diamètre. Cette bombe devait être à renversement ; plusieurs tubes en verre renfermant de l’acide sulfurique ont été en effet découverts dans un vase. La charge se composait de poudre chloratée, de poudre noire et de grenaille de plomb. Le tiroir de l’unique table de la chambre renfermait un cahier sur lequel le jeune anarchiste inscrivait ses dépenses, ainsi que des formules d’explosifs. Le prix de revient de son engin est de deux francs. La bombe et les diverses substances avaient été envoyées au laboratoire municipal.

Le 3 juillet 1894, Joseph Léger était encore au commissariat de Joinville. Interrogé par le commissaire de police, il avouait ses idées anarchistes, mais déclarait qu’il ne voulait se servir de sa bombe que pour faire une simple expérience.

Il était envoyé au Dépôt tombait sous le coup de la loi du 18 décembre 1893, qui punissait les détenteurs et fabricants d’engins meurtriers de six mois à cinq ans de prison.

Charles Léger était photographié le 4 juillet 1894 au Service d’identité judiciaire de la Préfecture de police et inculpé pour fabrication d’engins explosifs.

On le retrouvait fiché sur la liste des anarchistes du Maine-et-Loire en 1894. Charles Léger avait été incarcéré à Fontevrault. A sa libération en 1896 il était parti pour Paris.

Le 29 décembre 1905, il se mariait à Saint-Bonnet-le-Troncy (Rhône) avec Marie, Émilie Schumacher, couturière.

Charles Joseph Léger a été tué au front le 17 août 1917 à Mont-Notre-Dame (Aisne).


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