Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

TISSERON Jean-Baptiste, Jules

Né aux Mazures (Charleville) le 31 janvier 1863 — Allumeur de réverbères ; ouvrier brossier — Charleville (Ardennes)
Article mis en ligne le 8 février 2014
dernière modification le 14 août 2024

par ps

Ancien allumeur de réverbères et ouvrier brossier de Charleville (Ardennes) et animateur, dès le début, de la fédération socialiste, Jean-Baptiste Tisseron avait prénommé son fils, né le 12 mars 1890, Jean-Baptiste, Clément. J.-B. Clément fut témoin et signa en mai une photographie : « Au citoyen et ami Tisseron, le père du petit Jean-Baptiste Clément qui sera, je l’espère, un soldat de la Sociale ou qui changera de nom. ». Il était marié et père de deux enfants.
Suite au détournement d’une lettre chargée, il avait été condamné à 2 ans de prison avant d’être gracié 2 mois avant l’expiration de sa peine. Apryès sa libération il était entré en apprentissage chez un boulanger, avant de devenir ouvrier brossier. et était devenu socialiste après avoir assité à une réunion publique.

Tisseron fut un membre actif, puis le secrétaire du Cercle d’études sociales L’Étincelle de Charleville. Il s’en détacha : démissionna du secrétariat en janvier 1891, cessa toute activité peu après, et en fut exclu en novembre. J.B. Tisseron adhéra alors au groupe anarchiste des Sans Patrie, fondé le 18 octobre 1891 à l’nitiative de N. Thomassin et fut chargé des relations avec les autres groupes anarchistes, en particulier ceux de Charenton et de Reims. En 1892, une information fut ouverte contre lui pour « association de malfaiteurs ». Le 22 février 1892 il avait été l’un des orateurs d’une conférence organisée à Charleville par les employés de chemin de fer où il avait dénoncé l’exécution de 4 compagnons anarchistes à Xéres (Espagne), avait démontré que le suffrage universel était une tromperie et s’était solidarisé avec les compagnons belges Morlay et Vanpraet qu venaient d’être expulsés de France.
Comme une dizaine d’autres miltants de Charleville et Nouzon, il avait été ooursuivi pour association de malfaiteurs le 22 février 1892, avant de banéficier, comme ses acamarades, d’un non-lieu le 10 avril suivant.

Compromis dans l’affaire de désertion du soldat Loriette en liaison avec les compagnons Moray, Mailfait et Leroux, Tisseron, qui en avril 1892 s’était rendu une dizaine de jours en Belgique où il avait rencontré Mailfait et Moray, fut condamné en mai 192 à 6 mois de prison. Lors de son interrogatoire la presse l’avait ainsi décrit : « Tisseron est un petit homme malingre, à la figure maigre. Ses cheveux noirs, hérissés, son nez fortement aquilin sur lequel sont perchés de volumineuses lunettes, lui donnent une physionomie peu commune. Sa figure est encore allongée par une petite barbiche noire en pointe, qu’il caresse d’un geste machinal. » (cf. Le Petit Ardennais, 26 mai 1892).Le jugement rendu contre lui fut finalement cassé (en juillet 1908 ?) et il fut acquitté.

En avril 1892 il avait été inscrit sur une liste d’anarchistes pouvant devenir dangereux pour la sécurité publique.

Le 21 novembre 1893, comme huit autres militants de Charleville, il avait été l’objet d’une perquisition. En décembre 1893, le commissaire avait saisi un paquet qui lui avait été envoyé de Londres et qui contenait un très grand nombre du manifeste Les Dynamitards aux panamitards ». Sur la liste de décembre 1893 des anarchistes des Ardennes il était qualifié d’« individu très redoutable ».

Le 1er janvier 1894, comme trois autres compagnons — Louvigny, Gosset et la femme Moray — il fut l’objet d’une perquisition au cours de laquelle fut arrêté le compagnon Paul Henriet hébergé depuis quelques jours par Tisseron et trouvé porteur de quelques journaux anarchistes et de la brochure Riches et pauvres… Les 19 etb 28 février, 2 et et 10 mars, 18 avril 1894, il fut l’objet à Charleville de nouvelles perquisitions au cours de laquelle la police avait saisi diverses adresses et des coupures de journaux.

Dans un rapoport du 17 novembre 1894 (Arch. Nat. BB 186453), il était indiqué que Tisseron avait radicalement changé : « L’anarchiste est devenu clérical très militant, va régulièrement à la messe, voyage avec Dombray-Schmitt, candidat royaliste aux dernières élections législatives et fait des conférences sur le socialisme chrétien ».

En 1908 il résidait à Sens, rue de Madagascar.


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