Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

DANNACHER

Apprêteur d’étoffes — CGT-CGTU-CGTSR — Lyon (Rhône) & Paris
Article mis en ligne le 9 février 2007
dernière modification le 5 août 2024

par R.D.

Au lendemain de la guerre de 1914-1918, Dannacher, membre du syndicat CGT des apprêteurs d’étoffes fut élu à la commission exécutive de l’Union départementale du Rhône. Cette CE, favorable aux thèses de la minorité mena contre la direction confédérale une lutte constante. Le 14 décembre 1921, elle proposa au comité général et obtint de lui par 84 voix contre 22 et 10 abstentions de faire officiellement participer l’UD du Rhône au congrès « unitaire » de Paris les 22-24 décembre 1921. Dannacher signa, après que le comité général eut approuvé les résolutions de ce congrès unitaire, l’ordre du jour pris le 16 janvier 1922 par la CE. Ce texte qui dément certaines affirmations selon lesquelles la scission ne devait rien au conflit qui avait divisé la CGT pendant la guerre, insistait au contraire sur les racines de la crise : « Vous connaissez le germe du conflit : la guerre et il est à peine besoin de rappeler que, dès août 1914, l’Union du Rhône prenait la tête des organisations s’opposant à l’infiltration du virus « union sacrée » qui, de reniements en trahisons devait pousser les hommes à la tête de la CGT à substituer à l’intérêt de classe qu’ils prétendaient défendre la formule beaucoup plus commode et mieux en rapport avec leurs attitudes guerrières : l’intérêt général. » Les désaccords immédiats étaient ensuite abordés à savoir l’attitude de la direction confédérale sur la question de l’impôt sur les salaires et celle des assurances sociales. L’ensemble du texte convergeait sur une condamnation des « néo-syndicalistes du banquet des industriels et des tapis verts de Versailles ». Dans ces conditions, le conflit ne pouvait que s’aggraver. Les éléments favorables à la majorité confédérale prirent à Lyon, en mars 1922, l’initiative de la scission en créant, rue Cuvier, derrière Vivier-Merle et Bécirard — voir ces noms — une nouvelle UD, tandis que le siège du cours Lafayette restait aux mains des « unitaires » majoritaires dans le Rhône, groupés derrière Fourcade — voir ce nom.
Dans la préparation du congrès constitutif de Saint-Étienne, sur propositions des syndicats de l’habillement, des scieries mécaniques, des plombiers-zingueurs, des lithographes, des apprêteurs en étoffes, des instituteurs, des ouvriers sur métaux et des imprimeurs sur étoffes, Dannacher fut élu secrétaire de l’Union départementale CGTU du Rhône le 18 juin 1922. Comme son prédécesseur Fourcade, il se situait dans les rangs des syndicalistes révolutionnaires hostiles à l’influence communiste sur les syndicats. En désaccord latent avec la direction nationale, issue du congrès de Saint-Étienne, il donna sa démission en août 1922 en invoquant « son incapacité au point de vue propagande ». En fait, un incident qui l’avait opposé à des militants membres du comité de gestion du Cercle syndicaliste (52, rue du Quatre-Août, Villeurbanne) contrôlé par la CGTU, semble avoir pesé sur sa décision. Le 23 août 1922, le comité général unitaire du Rhône prit acte de cette décision qu’il estimait « non motivée » et assurait Dannacher « de toute sa sympathie et de sa confiance pour qu’il reste à son poste ».

En mai 1923, il démissionna du comité général de l’Union par une lettre comportant des insinuations qui visaient la fraction communisante de la CGTU ce qui provoqua un vif débat à la réunion du comité le 20 juin suivant. Au premier congrès de l’Union syndicale unitaire du Rhône, le 5 août 1923, Dannacher n’était plus que délégué suppléant du syndicat de l’Habillement, il figura néanmoins dans la commission de propagande que l’Union des syndicats unitaires créa le 22 août 1923, mais il semble que son rôle ne cessa de décroître et qu’il rentra rapidement dans le rang comme militant de base.

Il ya sans doute identité avec Dannacher militant en 1928 au syndicat de l’habillement de Paris de la CGT-SR.


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