Carlos Molina avait commencé très jeune à parcourir à pieds avec sa guitare l’Uruguay en tant que troubadour (payador) se produisant dans les cafés, les bars et les centres libertaires. En 1956 il fut le gagnant du premier concours international de payadores. Lors d’un duel, il blessa grièvement un autre célèbre payador, H. Umpierrez qui des années plus tard chanta pour les dictateurs Stroesnner et Pinochet.
En 1967, lors d’un concert en Argentine, une chanson en hommage à Che Guevara lui valut d’être arrêté et emprisonné à Bahia Blanca.
Auteur et interprète de très nombreuses chansons sociales et révolutionnaires, Carlos Molina accompagna toutes les luttes ouvrières (notamment la grève des entrepôts frigorifiques et de la FUNSA) et populaires en Uruguay. Dans la plupart de ses chants il racontait les grèves, évoquait la mémoire des compagnons (notamment Leon Duarte, Gerardo Gatti, Gaucho Idilio, Alfredo Zitarrosa…) tombés pendant la dictature.
Lors d’une tournée en Europe dans les années 1990, il avait donné plusieurs concerts en Espagne et à Paris notamment au local de la CNT, 33 rue des Vignoles auquel avait également participé le chanteur uruguayen Daniel Viglietti.
Carlos Molina dont l’un des poèmes disait « Bartolomé dame el cielo, con estrellas libertarias, para una vida sin parias », est décédé le 30 août 1998.
Œuvre : — Cantandole al pueblo, cantos libertarios (1956) ; — Trovero del pueblo (Agrupación libertaria Cerrito-Porvenir, 1957) ; — Tierra libre (Artes graficas, 1958) ; — Rebeldias del camino (Lucha libertaria, 1961) ; — Yunques Rojos (1963) ; — Coplas del nuevo tiempo (1970) ; — Grillos y terrones (1980) ; — El hombre y la copla (1995) ; — Yunta y surco, versos criollos.
Discogr. : Coplas del nuevo tiempo ; — El payador rebelde ; — El arte del payador (avec Gabino Sosa Benitez), 1982 ; — De muy ardento, 1983 ; — Rija y negra la teenura ; — El gallo y el alba, 1996 ; — El canto del payador.