Fils d’un électricien ajusteur à la SNCF et d’une employée communale, Yves Peyraut avait fait ses études à la faculté des sciences de Bordeaux où en 1953 il adhéra à la Fédération anarchiste (FA) et à l’organisation espérantiste SAT. Membre du groupe Jeunes Libertaires et du groupe Sébastien Faure, il participa au soutien aux compagnons espagnols de la FIJL et à l’école rationaliste Francisco Ferrer de Bordeaux. Sous la signature Yves ou Studento, il collabora au bulletin de liaison Jeunes Libertaires (Paris, mai 1953-mai 1967, 51 numéros) et en novembre 1962 fut avec Joachim Salamero le co-auteur d’un numéro spécial de ce bulletin intitulé Positions et activités du Groupe Jeunes libertaires de Bordeaux (13 p.).
Pendant la guerre d’Algérie il soutint également activement les objecteurs et insoumis. Il fut également à de nombreuses reprises dans les années 1960 l’orateur de la CNTF dont il était membre lors des meetings de soutien au peuple espagnol. Il collabora également, toujours avec J. Salamero à l’édition des bulletins Compte rendu des activités du groupe Jeunes libertaires (Bordeaux, au moins 6 numéros et un spécial de octobre 1964 à mai 1965) et participa aux divers campings internationaux annuels organisés par le groupe. Il résidait alors 15 rue Blanqui à Cenon et travaillait alors comme responsable d’un laboratoire d’une usine textile à Gradignan jusqu’en 1970 où il fut nommé ingénieur dans une usine textile de Troyes. Il collabora à cette époque, sans doute sous le pseudonyme Yves Rochefort au bulletin Le Lien anarchiste (Troyes, au moins 4 numéros, 1979-1980) édité par le groupe Les Temps Nouveaux de la FA et dont le trésorier était Michel Lagneau ainsi qu’au Bulletin de la CRIFA (Paris, 1979-198 ?) de la Commission de relations de l’internationale des fédérations anarchistes dont le secrétaire était alors U. Marzocchi.
Au début des années 1980 il résidait à Saint-André les Vergers (Aube) et réorganisait la CNTF dans la région Champagne. Puis il s’installait en région parisienne et militait au groupe d’Ivry de la FA et au syndicat CNTF de Choisy et collaborait, avec notamment Adrien Haudet, Gérard Coulon, Jean Louis Pedehoucq et Patricia Sallier au Courrier de l’éducation libertaire (Toulouse, janvier 1979 — janvier 1982, au moins 17 numéros), édité par le syndicat CNTF de l’éducation de Toulouse.
Membre de la Ligue des Droits de l’homme et du Centre international de recherches sur l’anarchisme (CIRA) de Marseille, il rejoignit très vite l’équipe fondatrice de Radio Libertaire dont il allait être plusieurs années le président et pour laquelle il allait être un excellent négociateur avec les autorités.
Parallèlement il participait à la reconstruction du syndicat CNTF de l’éducation de la région parisienne et assumait la direction de son organe Classe en lutte. En 1981 il fut délégué au congrès tenu à Bâle par l’organisation ouvrière espérantiste SAT-Amikaro dont en 1985 il fut nommé président et anima sur Radio libertaire une émission espérantiste hebdomadaire.
Au début des années 1990 il fut le trésorier de la Fédération santé-social de la CNTF et le directeur de la revue confédérale Les temps maudits et du mensuel Le combat syndicaliste. I fut également l’un des organisateurs des manifestations Mai 2000 de la CNT à Paris.
Le 1er mai 2001, contrairement aux autres années, il n’avait pu participer à la manifestation traditionnelle des libertaires (de la Place des Fêtes à la République), qu’il avait attendue, déjà très affaibli aux abords de la place de la République. Yves Peyraut devait décéder peu après, le 5 janvier 2002. Ses cendres ont été dispersées au cimetière du Père Lachaise devant la statue de Jean-Baptiste Clément près du Mur des Fédérés.
Yves Peyraut avait régulièrement collaboré, outre les titres cités ci-dessus, à l’hebdomadaire cénétiste Espoir (Toulouse) et à l’organe de la FA Le Monde libertaire depuis 1953 à son décès. Son dernier travail avait été la traduction en espéranto du calendrier de la Solidarité internationale antifasciste (SIA) pour 2002.
Œuvre : Radio libertaire, la voix sans maître (Paris, Éditions du Monde libertaire, 1991) ; Propriété, Égalité, les deux « mamelles » de la Révolution française.