Né dans une famille italienne du quartier de San Cristobal, Gregorio Naso, qui avait 8 frères et sœurs, avait commencé à travailler très jeune comme ouvrier en chaussures et avait adhéré à la Fédération des ouvriers cordonniers adhérente à la FORA, dont il assumera le secrétariat et où, aux cotés notamment de Arango, Cibelli et Borras, il luttera pour de meilleurs conditions de travail.
Nommé délégué de sa Fédération à la Fédération locale de Buenos Aires de la FORA, il fut ensuite intégré au Conseil fédéral de la FORA dont il sera nommé secrétaire général. Membre de la rédaction de La Protesta, il collabora également à La Obra (Buenos Aires, 1936-1952) puis, plus tard, à la revue Reconstruir (Buenos Aires, 1946-1976).
Il fut particulièrement actif lors des campagnes de solidarité avec Saco et Vanzetti, avec les prisonniers de Bragado (Vuotto, De Diago et Mainini), avec les ouvriers briquetiers de San Martin. Pendant la guerre et la révolution espagnole, il fut membre des commissions pro CNT-FAI et de la Solidarité internationale antifasciste (SIA) organisées en Argentine.
Suite à l’incarcération en août 1952 par le régime péroniste de 5 ouvriers du port de Buenos Aires membres de la FORA — Teodoro Suarez, Zacarias Gutierrez, Oliva T. Senaymont, Honorio B. Santana, Victoriano J. Volpe et Bautista Mayorga —, il fut l’un des animateurs de la Comision Pro libertad de los obreros portuarios de la FORA réunissant toutes les organisations anarchistes argentines. Il fut mandaté pour aller au Chili pour y assister au Congrès national d’unité syndicale et y exposer le cas. Il y fit adopter une motion d’appui votée par les 2300 délégués présents et surtout avait interrompu un discours du Général Peron, invité par le gouvernement chilien, qui face au congrès avait revendiqué les libertés dont jouissaient les travailleurs en Argentine. Peron, depuis le Chili, avait alors ordonné alors la libération des 6 militants de la FORA.
En 1957, avec Eduardo Colombo, il fut le délégué de La Protesta au premier congrès de la Fédération anarchiste uruguayenne (FAU) tenu à Montevideo.
Gregorio Naso, qui était également un passionné de théâtre social et un bon orateur, participa après la mort de Peron à la campagne d’éducation civique au cours de laquelle il prit la parole sur les places de Buenos Aires devant un auditoire nombreux et donna également de nombreuses conférences dans les locaux syndicaux, les Athénées et les bibliothèques. Il avait été l’un des fondateurs de la Bibliothèque anarchiste José Ingenieros.
A la fin de sa vie il s’était installé avec sa compagne Josefa à Gregorio de Laforgoro. Le 18 mai 1976, il était intervenu au local du syndicat des plombiers lors d’un hommage au comlpagnon Carlos Kristof qu’il considérait comme l’un de ses fils spirituels. Ce fut sans doute sa dernière apparition publique, Gregio Naso devant décéder quelques années plus tard, le 16 mars 1979.
Œuvre : — El anarquismo y la violencia (in Reconstruir, mai 1971).