Joseph Pras, qui avait déjà éta condamné entre 1877 et 1891 à diverses peines de prison (variant de 2 mois à 2 ans) pour « vagabondage » et « outrages à magistrat » dans diverses provinces (Marseille, Montpellier, Grenoble, Cholet…) avait été libéré de prison le 15 juillet 1894. Ne trouvant pas de travail, il s’était présenté au commissariat de Bar sur Seine pour avoir un secours et avait été arrêté comme sans domicile fixe ni moyen de subsistance. Il fut condamné à l’automne 1894 à Bar sur Seine à 6 mois de prison pour « vagabondage ».
Lors de son arrestation en juillet, la police avait saisi un carnet où il était écrit : « Compagnons, pas de bruit, travaillons dans les ténèbres. Laissons passer la colère des bourgeois, mais au signal donné frappons tous ensemble. Pas de pitié, pas de remords. Tuons, pillons et prenons cet argent que ces capitalistes entassent dans leurs demeures ! — Le compagnon Pras ». Il revendiqua lors de son interrogatoire ses idées anarchistes, tout en précisant qu’il n’était « pas en rapport avec les compagnons », ce qui lui valut d’être inscrit sur le registre des anarchistes de la région soumis à surveillance.