Avant d’être marchand de journaux, Henri Blouin avait été tisserand, domestique et factteur des postes.

Blouin, qui tenait le kiosque du Marché à Agen, était en 1892 membre, selon la police, du groupe anarchiste d’Agen dont les principaux animateurs étaient Palazot et Chavinier. Il diffusait de nombreux titres de la presse libertaire dont L’agitateur (Marseille), Le Père Peinard, L’En Dehors, Le Pot à colle et La Révolte et diverses brochures dont fin 1892 une édition de Entre paysans de Malatesta, éditée par le groupe d’Agen. Il diffusait également gratuitement une brochure anarchiste intitulée Causerie.

Au printemps 1892, lors des poursuites engagées contre le journal L’Agitateur (Marseille), les autorités avaient noté que bien que se disant anarchiste, il ne semblait “ni bien sérieux, ni bien convaincu” et qu’il jouerait “bien volontiers le rôle d’indicateur” si on se donnait la peine de l’acheter.

Le 14 mai 1892, suite aux poursuites engagées contre E. Pouget et Le Père Peinard, il fut l’objet comme Chavinier d’une perquisition qui se révéla infructueuse. Son appartement était très bien tenu, on y trouvait “de nombreux objets de piété” et la police estimait qu’il ne devait “être anarchiste que pour les besoins de son commerce”.

Début décembre 1892, il avait affiché dans son kiosque le placard Dynamite et Panama dont plusieurs exemplaires furent affichés dans les rues d’Agen dans la nuit du 7 au 8 décembre avant d’être enlevés ou lacérés par les agents de police.

A partir de l’automne 1896 il fut l’éditeur de l’hebdomadaire anarchiste communiste L’Idée libre (Agen, au moins 4 numéros, du 29 octobre au 11 novembre 1896) auquel collaborèrent entre autres Amblard, Antignac, Bricaud, Sébastien Faure et H. Zisly. Ilparticipait à cette même époque au groupe Les Enfants de la nature qui se réunissait chaque samedi soir au café Dillant, place du Poids de la Ville.