Fils d’ouvriers chaussonniers, Alfred Bigarnet, dont l’un des frères, Gustave, était, semble-t-il, à Dijon, l’un des diffuseurs du journal La Mistoufe, était le neveu du compagnon Alexis Legrand. Il acceptait tous travaux qui lui étaient proposé et fut notamment employé à l’abattoir de Dijon et comme distributeur de prospectus. Le 6 janvier 1894 il avait été arrêté à Recey sur Ource où il était venu chercher de l’argent chez sa tante, Marie Legrand, qui lui avait remis un exemplaire de la chanson Le Rêve d’un niveleur et où, avec ses cousins les enfants Alexandre et Louis Legrand, il avait distribué des écrits anarchistes dont le « Manifeste publié par les groupes anarchistes de Dijon (Côte-d’Or) et de Saint-Aubin (Jura) » et « Ce que sont les anarchistes » et les chansons L’Hymne à l’anarchie et le Centenaire de Saint-Bernard, ce qui lui avait valu d’être arrêté pour « mendicité et vagabondage » puis inculpé de participation à « une association de malfaiteurs ».
Sa mère la veuve Marie Bigarnet (née Legrand) fut l’objet le 10 janvier 1894 d’une perquisition où furent saisis 6 numéros de La Mistoufe, la chanson Le fusil Lebel et divers écrits anarchistes. Parallèlement une autre perquisition au domicile de sa tante avait permis la saisie, entre autre, de divers écrits anarchistes, d’exemplaires de manifestes du Père Peinard et du journal éponyme.
Poursuivi le 10 février 1894 pour « association de malfaiteurs » avec J. Hinaut, François Monod et A. Legrand, il bénéficia comme eux d’un non-lieu.