Dictionnaire international des militants anarchistes
Slogan du site

Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

GAY, Louis, François

Né le 30 décembre 1867 à Grenoble — Ouvrier cordonnier — Roanne (Loire) — Grenoble (Isère)
Article mis en ligne le 1er février 2016
dernière modification le 5 août 2024

par ps

Le 30 avril 1891 Louis Gay, qui aurait été un collaborateur du Père Peinard, avait été arrêté à la sortie d’une réunion à Roanne tandis qu’un autre compagnon, Gustave Mollet, était parvenu à s’enfuir. Tous deux, devant 1500 personnes, avaient tenu « des discours incendiaires provoquant au meurtre, à l’attroupement et à la rébellion dans l’armée ». Poursuivi le 1er juillet devant la cour d’assises de la Loire avec Demure, Louis Gay fut condamné avec lui à un an de prison, 100 fr d’amende et au maximum de la contrainte par corps. Déjà le 30 avril, il avait été condamné à 2 mois d’emprisonnement pour “provocation à la haine du gouvernement” lors d’une réunion tenue le 25 avril précédent mais avait alors bénéficié d’une grâce. Dans une lettre du 29 août 1891, depuis la prison de Grenoble, il avait écrit à ses compagnons de Roanne : « Laissez moi d’abord vous remercier de la solidarité et surtout de la fraternité que vous avez eu envers votre ancien camarade d’atelier, votre frère de combat en m’accompagnant à ce cimetière de vivants que l’on appelle une prison. Je vous en remercie d’autant plus que c’est cette disposition d’esprit qui a fait que le parti anarchiste, malgré les terribles crises qu’il a eu à traverser, s’est imposé à l’opinion publique… » En 1892 il résidait à Grenoble et maintenait une correspondance avec des compagnons de Roanne. Il figurait alors sur la liste des 16 anarchistes “très dangereux” du groupe de Grenoble animé notamment par F. Cadeaux et Jourdan.

Le 1er janvier 1894, son domicile de la rue Montaurge, avait été l’objet d’une perquisition comme celui des compagnons Charles Guinet, Pierre Gauthier Lavigne, Moïse Carré, François Cadeaux et la compagne de ce dernier, Elise James où la police avait saisis divers journaux et brochures anarchistes. La correspondance saisie chez Carré incitait le procureur à les poursuivre pour « association de malfaiteurs » en tentant de prouver qu’ils faisaient partie d’un groupe constitué, ce que les compagnons nièrent.

Y-a-t-il parenté voir identité avec Louis Gay qui émigra aux États-Unis et fut en 1895 le responsable dans l’Utah du groupe anarchiste La revanche des opprimés ?


Dans la même rubrique