Edouard Legrand avait quitté son pays natal en 1884, et par étapes successives (la Saône-et-Loire, en 1885 ; la banlieue lyonnaise, en 1886 ; les environs de Saint-Étienne, à partir de 1890), il était venu s’installer à Rive-de-Gier (Loire) en août 1893 et était membre du groupe anarchiste animé par Tennevin et dont faisaient notamment partie Phillioux, Vernet, Pierry et Guitton ; une perquisition chez lui permit, le 12 décembre 1893, de découvrir un abondant matériel de propagande et le fit inscrire, au début de 1894, sur l’état des anarchistes dangereux, après une deuxième visite domiciliaire infructueuse.
Le 16 novembre 1894, il fut désigné par la chambre syndicale des maçons de Rive-de-Gier pour la représenter, à Lyon, au congrès corporatif régional (18-20 décembre 1894), après avoir été, en juin, à l’origine de l’agitation revendicative ; il s’y fit remarquer par sa violence et fut à l’origine d’une motion de blâme contre les députés de la Creuse, absents de la réunion malgré promesse d’y assister. En 1896, il alla travailler aux chantiers du canal de Jonage, à Villeurbanne (Rhône), puis disparut ; en 1901 encore, la Sûreté générale recherchait vainement sa trace.