Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

ANZANI, Decio "Emile MILLET"

Né à Forli le 10 juillet 1882 — mort en mer en juillet 1940 — Tailleur d’habits — LIDU — Forli (Émilie-Romagne) — Paris — — Lausanne & Genève — Londres Grande-Bretagne
Article mis en ligne le 8 novembre 2006
dernière modification le 7 janvier 2025

par R.D.

Né de parents inconnus Decio Anzani (dont onignore l’origine de ce nom Anzani) avait été confié à une sage-femme puis élevé à l’orphelinat de Forli avant d’être adopté à l’âge de 10 ans par la famille Porzio. Ultérieurement il avait commencé à fréquenter les milieux socialistes et anarchistes de Forli.
Appelé sous les drapeaux en 1903 il avait déserté.
En juin 1904, sous le nom de Charles Anzani il était recherché en vain à Paris, rue du Faubourg Saint Antoine. Peu après, sous le nom de Galo, il se présentait à l’ambassade italienne à la recherche de travail.

Le 28 avril 1906 il était arrêté et condamné à un mois de prison pour « avoir participé à Paris aux préparatifs anarchistes du 1er mai ». Expulsé de France par arrété du 28 avril il se réfugiait d’abord à Lausanne où il travaillait comme tailleur, puis en février 1907 à Genève, avat de regagner Paris au bout de quelques mois.

Il était arrêté peu après pour "trafic de fausse monnaie". Après sa libération il logea chez le compagnon Giovanni Baldazzi avant de vivre « en concubinage » avec Marta Giorgi, âgée de 18 ans. Arrêté une nouvelle fois pour"vol de draps", dans une auberge, il était condamné à 2 mois de prison, peine confirmée en appel.

Revenu à Genève, il était arr^été pour vagabondage et reconduit à la frontière italienne le 15 octobre 1909. Arrêté pour "désertion" il était incarcéré une année à la prison de Naples, puis le 1er juin 1910 était transféré à Bologne pour y effectuer son service militaire. Pour une deuxième fois il désertait.

Fin 1910 on le retrouvait à Paris sous le nom de Emile Millet. Peu de temps apès il était arr^té pour "non respect de l’expulsion" et condamné à 3 mois de prison. A sa libération en mars 1911, il était conduit à Chambéry avec un délai de 48 heures pour quitter la France.

Réfugié en Grande-Bretagne il travaillait comme tailleur à Londres et était signalé comme membre du groupe anarchiste du 99 Charlotte Street, Soho. Selon les rapports d’indicateurs italiens "se fit rapidement remarquer comme organisateur de meetings anti-guerre » avec Malatesta et participa aux travaux du « Groupe d’études sociales italiennes ».

En 1916, à l’âge de 34 ans, Anzani épousa Victoria Billen, originaire de Bruxelles, dont il eut une fille, Renée. Il tenait alors une boutique de tailleur près d’Oxford Street et semblait, selon la police, "s’être calmé". Selon sa fille, chaque seamine, il organisait à son domicile des "dimanches musicaux" auxquerls participaient de nombreux italiens.

Dans les années 1920, il était devnu un tailleur réputé et outre les commandes privées, travaillait pour des magaones de mode (Vogue), les Galeries Lafayette de Londres et même l’anciennereine d’Espagne.

A partir du début des années 1930 il fut le président honoraire de la section de Londres — une cinquantaine de membres — de la Ligue Italienne des Droits de l’Homme (LIDU) qui se réunissait à son domicile. Il était alors étroitement surveillé par l’OVRA la poloce secète mussolinienne et par Scotland Yard.

Dans un raport de Scotalnd Yard d’avail 1935, il était suspecté d’être l’auteur du pamphlet Qu’a fait Mussolini au peuple italien ?. Selon les souvenirs de Renée Anzani « Il y avait un bureau au-dessus du magasin Recchioni à Soho, où était imprimée une brochure intitulée Espagne aujourd’hui, Italie demain. En plus de mon père, il y avait Berneri et Emma Goldman : George Orwell avait l’habitude de passer de temps en temps. »

Vers 1938, Anzani avait demandé la nationalité britannique, ce qui lui avait été refusé en raison de "son anglais imparfait". Anzani était également en contact avec le parti travailliste et les TUC.

Suite à la déclaration de guerre de l’Italie à la Grande Bretane le 10 juillet 1940, Anzani, comme des milliers d’italiens, avait été arrêté le lendemain comme "étrangers ennemis". Malgué l’intervention de personnalité qui avaient envoy à Churchill un dossier prouvant qu’Anzani était "un antifasciste convaincu", il fut interné dans une caserne à Knightsbridge, puis transféré à Longfield puis à l’île de Man.
A bord du navire ’Arandora Star, il fit parie des quelques 1200 hommes, dont de nombreux italiens, à être embarqus pour une déportation au Canada.À 120 kilomètres au large des côtes de Donegal, l’Arandora Star a été coulé par le sous-marin U47.Decio Anzani fit parie des 800 personnes qui disparurent.


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