Le 11 juin 1887, Luigi Voghera, membre de la Ligue cosmopolite, avait été attaqué à la sortie d’une réunion publique à Choisy-le-Roi par une bande de réactionnaires et s’était défendu avec le revolver dont il était porteur. N’ayant visiblement blessé personne et placé en liberté provisoire, il fut poursuivi. Considéré en état de légitime défense il fut condamné pour port d’arme prohibé à 8 jours de prison et 50 francs d’amende, mais préféra s’éclipser, plutôt que de subir sa peine. Pour les mêmes faits, le compagnon Lucien Bécu avait été condamné à 1 mois de prison.
Il aurait collaboré au premier numéro du journal Il Ciclone (Paris, septembre 1887) pour lequel, selon la police, il faisait des quêtes lors des réunions de peintres en bâtiment italiens à la Bourse du travail.
Au printemps 1888, selon les rapports de police, il aurait participé, avec entre autres Rovigo, Chalain et Dangers à des réunions du groupe indépendant du XXe arrondissement.
Suite à l’amnistie du 14 juillet 1889, Voghera était revenu en région parisienne pour travailler au chantier de l’Exposition. Début août il fut arrêté sur le chantier, puis, après avoir subi sa peine, fut l’objet d’un arrêté d’expulsion de France le 6 août 1889 et se réfugia ensuite en Belgique. Il figurait en 1894 sur la liste établie par la police des chemins de fer en vie de la surveillance aux frontières. Le 2 décembre 1897 il bénéficia d’une suspension de l’arrêté d’expulsion.