Vers 1879 Fernandino Germani s’était installé à Naples où il se rapprocha du socialisme, puis, à la recherche de travail, était allé à Rome où il entra en contact avec des militants de l’Internationale. En 1881 il fut licencié d’une imprimerie, rentra à Naples puis émigra en France dont il fut expulsé le 20 septembre 1882 et gagna Lausanne pour y travailler comme typographe.
En juillet 1883, il fut aux cotés de Pindy, le délégué de Lausanne au congrès anarchiste de La Chaux-de-Fonds.
Puis il travailla à Rome, Naples, Marseille. avant de retourner en novembre 1886 à Lausanne où il fonda le périodique socialiste L’Italiano all’estero, organe des ouvriers italiens à l’étranger et, qui sous sa direction, développait une nette tendance libertaire. Condamné à deux reprises pour « délits de presse », il fut l’objet le 8 septembre 1891 d’une expulsion du Canton de Vaud. Il gagna alors Neuchâtel où il travailla dans diverses imprimeries, se montra actif au Cercle d’études sociaux et fut l’objet d’une surveillance policière. Puis il publia le journal en langue française L’Âne (1er janvier 1897 au 20 août 1898).
Selon la police, et suite aux émeutes de Milan en mai 1898, il présida une assemblée de travailleurs italiens où furent tenus des propos particulièrement violents et où devaient être collecté des fonds pour aider des italiens à rentrer au pays. Cette même année 1898 il avait fondé sa propre typographie, avait imprimé divers manifestes anarchistes et le journal L’Agitatore auquel collaboraient entre autres Ciancabilla, Zavattero, Vezzani…, ainsi que le numéro unique du journal Il Profugo (septembre 1898). Suite à un article de Ciancabila paru dans L’Agitatore et prenant la défense de Luccheni qui venait d’assassiner à Genève l’Impératrice d’Autriche, il fut expulsé de Suisse avec un groupe de 35 compagnons le 23 septembre 1898. Il avait alors gagné la France où l’ancien arrêté d’expulsion de 1892 lui fut notifié à Oyonnax le 19 novembre 1898, (cet arrêté sera rapporté le 13 janvier 1900).
Malgré le décret d’expulsion, il serait alors rentré semble-t-il en Suisse où il aurait publié à Neuchâtel le journal L’Eco d’Italia, organe des travailleurs italiens à l’étranger. Puis il aurait gagné Londres où il aurait tenté sans succès d’obtenir un recours contre son expulsion de Suisse (il se disait alors socialiste et non anarchiste).
En 1929 les services du consulat d’Italie qui avaient perdu sa trace depuis 1909, le signalaient en France comme « anarchiste à surveiller ».