C’est alors qu’il était encore lycéen que Giovanni Ponza, sans doute pour échapper au service militaire, avait quitté sa famille aisée, avait gagné Gênes puis Marseille où il s’était embarqué à destination de l’Argentine. A Buenos Aires il se mit rapidement en contact avec les anarchistes italiens, espagnols et russes et travailla quelque temps à la Compagnie française de chemins de fer dont il fut renvoyé à la suite d’une grève des cheminots, puis expulsé. Passé au Brésil, ses activités propagandistes lui valurent une nouvelle expulsion et il alla alors à Montevideo où il resta quelques mois et il fut en contact avec notamment les compagnons Alexandre Sus et Monet avant de revenir en Argentine. Il s’y lia notamment aux compagnons Schultz impliqué dans un attentat à Londres contre le roi Alphonse XIII, Simon Radowitzky, auteur de l’attentat contre le colonel Falcon et Romanov auteur de l’ attentat du Théâtre Colon. Il collabora à cette époque à La protesta.
Expulsé une nouvelle fois d’Argentine il allait à Montevideo et s’embarquait en novembre 1910 à destination de Barcelone. Il s’y mit en relation avec les compagnons et, muni d’un certificat au nom de David Venanzio Cabezon signé par Pedro Permañer (?) secrétaire du journal Solidaridad obrera, et d’un aitre récépissé au nome de Ramon Pallas, il gagnait Marseille puis Bordeaux et Paris au début 1911.
A son arrivée, il y avait notamment rencontré Charles Albert qui lui avait donné une aide de 2 francs et un mot de recommandation pour Auguste Savoie le secrétaire de l’Union des syndicats de la Seine. Ce dernier lui avait remis une lettre de recommandation pour le syndicat des gens d’hôtel et une autre pour le syndicat des employés de commerce. Il était alors domicilié chez le compagnon espagnol Miguel Ruiz, 11 ou 13 rue Caillié. A l’automne 1911 la police signalait qu’il fréquentait un bar de la rue Cujas (5e arr.) où se réunissaient les anarchistes italiens, espagnols et russes et qu’il était un spécialiste en explosifs. Signalé disparu de Paris, il fut arrété pour vagabondage à Marseille et l’objet d’un arrêté d’expulsion pris le 13 juillet 1911. Il circulait alors sous le nom de Jean Donel (né à Montevodeo le 16 juillet 1891).
Il avait ensuite gagné Genève où en février 1913 il fut arrêté en flagrant délit de cambriolage. Il se prétendit alors détective privé. Le 11 mars 1913 il fut condamné à un an de prison et 10 ans d’expulsion du territoire suisse. Le 24 janvier 1914 il fut expulsé de Suisse et avait gagné Londres où sa présence fut signalé dans le quartier franco-italien avant qu’on ne perde sa trace.