Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

CHARTIER, Ernest

Né le 19 septembre 1855 (?) à Loigné (Mayenne) — Hongreur- vétérinaire — Lunay & Montoire (Loir-et-Cher)
Article mis en ligne le 10 juillet 2017
dernière modification le 23 juillet 2024

par R.D.

Au début des années 1890, à l’occasion de l’anniversaire de la Commune (le 18 mars), Ernest Chartier avait été signalé avec Joseph Philppeau pour avoir planté un drapeau rouge dans un champ, puis d’avoir dansé autour, « en état d’ivresse » selon la police.

Le 28 avril 1891 la cour d’Orléans l’avait condamné à 6 jours de prison pour « vol de bois ».

Lors des réunions du groupe anarchiste chez le compagnon Breton, il aimait à chanter notamment Le Père Duchesne et « le chant de guillotine de Ravachol ». En août 1893, suite à l’apparition à Lunay de divers placards anarchistes et d’exemplaires du Père Peinard, il fut soupçonné d’en être le responsable avec Philippeau. La police signalait alors qu’il était très intelligent et pouvait devenir dangereux.

Il exerça ensuite comme vétérinaire à Montoire où en décembre 1893, comme plusieurs autres militants, il fut l’objet d’une perquisition où la police avait saisi divers journaux anarchistes, une sorte de manuel de fabrication d’explosifs et divers produits (nitrate, acide sulfurique, salpêtre…) que Chartier prétendit utiliser dans le cadre de sa profession. Confronté en janvier 1894 avec le compagnon Huard, il avait avoué avoir reçu de ce dernier vers 1891 le fascicule pour la fabrication d’explosifs (rédigé par Huard à partir d’extraits du journal La Lutte et intitulé “produits anti-bourgeois”), avoir tenté avec l’aide de Philippeau de fabriquer de la dynamite et avoir essayé sans résultat de faire sauter une souche d’ arbre. A la suite de cet aveu il fut écroué à la prison de Vendôme et une nouvelle perquisition à son domicile permit de saisir une lettre de Huard (datant de novembre 1893) et établissant ses relations avec le compagnon Colas poursuivi à Orléans pour « association de malfaiteurs ». Parallèlement un mandat d’amener était lancé contre Philippeau. Le 24 février alors qu’il tentait de s’évader, il avait menacé et s’était débattu avec le gendarme qui l’avait surpris et arrêté. Le 21 mars 1894 le tribunal de Vendôme le condamnait à 2 ans d’emprisonnement et une amende pour “fabrication de fulminate, détention de substances entrant dans la composition d’explosifs et outrages”, tandis que Philippeau était condamné à 1 an pour fabrication d’explosifs et Huard à 3 ans et 50 francs d’amende pour complicité. Le jugement fut confirmé le 10 avril suivant.


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