Fils de petits propriétaires républicains, Jaime Serra avait commencé dès le début des années 1930 à fréquenter les compagnons des jeunesses libertaires (FIJL) de Lerida. Garçon coiffeur il suivait parallèlement les cours du soir d’une école rationaliste (école Ferrer).

Lors du coup d’État franquiste il s’intégra comme milicien à la Colonne Durruti (puis 26e Division) et sur le front fut blessé au bras gauche.

Passé en France lors de la Retirada, il fut interné à Argelès-sur-Mer puis à Bram (Aude). Son frère, refoulé à la frontière, sera emprisonné par les franquistes et décédera en prison.

Jaime Serra, pour pouvoir sortir du camp, refusera de s’engager dans l’armée française : « Moi j’ai fait trois ans, maintenant ça suffit ». Embauché chez un paysan de la rrégion de Bourges, il rejoignit ensuite Bordeaux en bicyclette puis, à pieds, gagna Marseille où grâce à la complicité d’un employé du consulat espagnol, il parvint à obtenir de papiers et n’eut pas à se cacher. Pendant l’Occupation il rendit des services à la Résistance.

Après la libération il s’installa à Aix-en-Provence où il fut d’abord coiffeur à l’enseigne Le barbier de Seville puis marchand forain notamment sur les marchés d’Aix et de Gardanne.

Très investi au groupe local Francisco Ferrer de la Libre pensée, il organisa avec notamment Roland Breton (voir ce nom), de nombreuses conférences et était également membre du CIRA-Marseille dont en 2018 il était le doyen. Au début des années 1990 il avait été l’un des premiers membres de l’association Les Acrates fondée par R Bianco afin d’acquérir un local pour le CIRA.

Membre de la loge maçonnique La Chaine d’Union, il milite également depuis 2002 à l’observatoire de la laïcité du pays d’Aix.

Jaime Serra est décédé le 4 novembre 2023 dans sa 108e année.