Egidio Fossi avait suivi sa famille à Piombino où après l’école élémentaire il commença à travailler dans une usine de briques réfractaires. Il adhéra dès la fin de son adolescence à l’anarchisme et à l’Union syndicale qui venait de se former, notamment à l’occasion des mouvements de grève de 1910 et 1911 où il servit d’estafette pour surveiller l’arrivée de la police et pour faciliter le blocage des axes routiers.
En 1914 il était membre du comité provisoire de propagande de la Jeunesse syndicale aux côtés de Anchise Balestri, Pietro Rossi, Attilio Longoni et Gino Magnani et participait aux manifestations contre l’intervention de l’Italie dans la guerre.
Appelé sous les drapeaux en mai 1915, il désertait ce qui lui valait d’être condamné à 15 ans de prison par le tribunal militaire de Florence.
Libéré suite à l’amnistie de septembre 1919, il fut ensuite accusé d’avoir participé à l’insurrection de juillet 1920 à Piombino, ce qui entraîna son arrestation avec Angelo Rossi, Adriano Vanni et d’autres compagnons. En mars 1922, avec les autres compagnons détenus, il fut à l’origine d’une dure grève de la faim pour protester contre le report permanent du procès qui se tint finalement en juin et où il fut condamné à 12 ans, 6 mois et 6 jours de prison et à 2 ans de surveillance spéciale. Il fut emprisonné 28 mois à Porto Longone, puis transféré à Nisida (Naples) où il resta jusqu’à la fin de l’année 1925 où il fut remis en liberté suite à une amnistie. Dès son retour à Piombino il fut arrêté avec Vanni et emprisonné une semaine. Sur appel du procureur de Florence, la cour de cassation jugeait alors qu’il ne pouvait bénéficier de l’amnistie et il était alors l’objet d’un mandat d’arrestation.
Avec de faux papiers Egidio Fossi était alors passé en France, et de Nice avait gagné la région parisienne où il fut d’abord hébergé par sa sœur à Argenteuil, avant de se réfugier en Belgique (à Grivegné et à Montigny le Tilleul) puis à Lille (Nord) jusques février 1927, où pour échapper à une arrestation, il retournait en Belgique où dans la région de Charleroi il travailla dans une usine de tuiles.
En avril 1929, avec sa compagne Marthe Delaplace, il retournait en France où à Paris il rencontrait notamment Louis Lecoin, Camillo Berneri et Nestor Makhno.
Au printemps 1934, la police fasciste italienne signalait qu’il fréquentait à Paris le compagnon Emilio Strafelini. Le 13 mars 1936 il fut également signalé pour avoir participé à l’enterrement de Giovanni Sabbatini, aux côtés notamment de Berneri, Tintino Rasi et Emilia Buonacosa. Ultérieurement il fut aussi signalé dans diverses réunions et conférences anarchistes avec entre autres Lorenzo Gamba, Ernesto Bonomini, Angelo Rasi, Diotallevi et Angelo Bruschi.
En août 1936 il gagnait Barcelone et intégrait la section italienne de la Colonne Ascaso avec laquelle il participait aux combats de Monte Pelato. En novembre 1936 il prenait part à l’enterrement de Durruti à Barcelone, puis repartait au front participer aux combats d’Almudevar et au printemps 1937 à ceux de Carrascal de Huesca.
Fin avril 1937 il retournait en France où en juillet 1938 il fut l’objet d’un arrêté d’expulsion et resta alors illégalement à Paris avec Giuseppe Vari. Arrêté le 29 novembre 1938, il était toujours emprisonné en mars 1939, date à laquelle, avec d’autres compagnons anciens miliciens en Espagne — dont Umberto Marzocchi, Vittorio Scalcon, Conrado Perissino, Italo Ragni, Alfredo Rusconi, Celso Persici — il fut transféré au camp de Gurs.
Au printemps 1940 il fut enrôlé dans une Compagnie de travailleurs étrangers pour aller travailler aux fortifications de la Ligne Maginot à la frontière franco-belge. Fait prisonnier lors de l’offensive allemande de lai 1940 et blessé lors d’un bombardement aérien, il fut transféré à Bruges puis, en janvier 1941 interné avec Leonardo Rizzotto, Pietro Aureli, Faustino Braga et d’autres antifascistes italiens à l’ancien hôpital de Reims (Marne) devenu camp de concentration.
Puis, il fut déporté en Allemagne, avec Augusto Mione, Arturo Buleghini et Silvio Schettini. Après un passage par la prison de transit de Trèves, le 25 juin 1941 il était envoyé avec le compagnon Diotallevi au camp de concentration de Hinzert- Hunstrück (Trèves) où sous la direction des SS les prisonniers étaient soumis au travail forcé.
Le 9 mars 1942 il fut remis aux mains des autorités italiennes, emprisonné puis condamné le 2 mai 1942 à 5 ans d’internement dans les îles. Interné à Ventotene jusqu’à la fin août 1943, il fut alors transféré avec d’autres antifascistes, la plupart anarchistes, au camp de concentration de Renicci d’Anghiari.
Libéré en septembre 1943, il auait étéavec les compagnonsRenato Ghignoli etAdriano Vanni
l’organisateur à Piobinod’une émeute popualairecontre le nazis-fascistes. Il seserait réfugié ensiteà Barberino di Mugello jusqu’à la libération de Florence.
Le 27 juillet 1945 il était de nouveau signalé à Piombino où il avait participé avec d’autres vieux militants à la formation de la FAI où il allait militer jusqu’à son décès le 5 février 1969.