Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

LABEYRIE, Romain

Né le 13 novembre 1874 à Cauna (Landes) — Sculpteur — Paris — Bruxelles
Article mis en ligne le 21 janvier 2020
dernière modification le 5 août 2024

par R.D.
Romain Labeyrie

Fiché comme anarchiste en janvier 1894 Romain Labeyrie demeurait chez sa mère 2 rue Gareau. Il aurait été amené à l’anarchisme par un certain Georges Mocquet et avait fréquenté les réunions du groupe anarchiste de Belleville. Lors d’une vive discussion avec l’un de ses frères qui l’avait menacé de le frapper, il avait alors promis de ne plus s’occuper de politique.

IL aurait été compromis avec Mocquet dans une affaire d’émission de fausse monnaie en Belgique. Au cours de l’année 1895, les deux frères Augustin et Romain Labeyrie, s’étaient rendus à Bruxelles où ils s’étaient livrés pendant quelque temps à la contrefaçon de monnaies d’argent françaises et belges ; puis vers le commencement de décembre 1895, ils étaient rentrés à Paris.
Avec l’aide d’Alphonse et Louis Boucher et de Mocquet, et de la compagne de Romain, Anais Henry, ils avaient repris la fabrication des pièces fausses de 5 francs. Plus tard il avait été rejoint par Maince.

Il avait semble –t-il deux jeune sœurs — Jeanne (16 ans) et Anne-Charlotte (14 ans) — qui étaient amies avec Liégeois, demeuraient en 1896 au 29 avenue de Saint-Ouen où, selon la police, avec leur mère elles cachaient parfois des compagnons recherchés pour vol.

Romain Labeyrie n’avait pas tardé à retourner à Bruxelles avec Maince, où toute la bande s’était empressée de les rejoindre. Là, ils s’étaient divisés en deux bandes, correspondaient entre eux, se prévenant en cas de danger et se concertaient pour opérer l’émission de pièces fausses.
Appelé sous les drapeaux le 14 novembre 1895, Romain Labeyrie n’obéissait pas à l’ordre de route et fut déclaré insoumis le 1er janvier 1896.

Le 23 mars 1896, Sever, Augustin Labeyrie, frère de Romain, se faisait arrêter à la salle Van Dyck, chaussée d’Anvers à Bruxelles, pour avoir tiré en l’air un coup de revolver. Romain était arrêté en même temps.
Une perquisition pratiquée au domicile d’Augustin, rue de la Grotte à Laeken, y fit découvrir une quantité d’objets suspects : creusets, plâtre, balance de précision, éprouvettes, moules à plâtres, outils de cambrioleurs, éléments de piles électriques et des brochures traitant de galvanoplastie et des manuels de chimie. Son frère Romain habitait avec sa sœur, Lucie, rue de l’Allée Verte. Chez eux la police découvrit des instruments identiques. LOrs du procès en juilet 1896, Augustin fut condamné à quatre ans et deux mois de prison et Romain à deux ans et deux mois.

Lors du procès en France pour émission de fausse monnaie, les 10-13 juillet 1897 à Versailles où avaient été jugés sa mère, ses deux sœurs, Émile Maince, Camille Lance, Georges Mocquet, les frères Léon et Louis Boucher et la fille Hubert, sa mère avait été condamnée à 5 ans de réclusion et sa sœur Léonie placée en maison de correction jusqu’à ses 20 ans.

Romain et Augustin, à l’expiration de leur peine, furent placés pendant cinq ans, sous la surveillance spéciale de la police.
Mais le 15 novembre 1898, récemment sortis de la prison de Mons, ils se mirent en rupture de ban. Ils étaient signalés à Bruxelles.

Est ce Romain ou Auuste qui se présenta le 30 septembre 1904 au consulat de France à Londres, pour demander son retour en France et passa dans la réserve de l’armée le même jour ?
Le 7 août 1914, il rejoignit le 34e régiment d’infanterie et fit la campagne contre l’Allemagne. Il fut détaché le 27 décembre 1914 à la maison Mestret-Blatge, 46 avenue de la Grande armée. Il passa au dépôt du 23e régiment d’infanterie coloniale le 1er juillet 1917. Il fut démobilisé le 6 février 1919.
A son retour de l’armée, il s’installa 17 rue des Accacias.


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