Dictionnaire international des militants anarchistes
Slogan du site
Descriptif du site
RONDONI, Luigi
Né le 3 avril 1858 à Verone – mort le 23 juin 1894 (?) - Tailleur d’habits – Italie – Lucerne (Suisse) – Paris - Barcelone
Article mis en ligne le 7 juillet 2021
dernière modification le 22 février 2024

par R.D.

Luigi Rondoni avait travaillé comme ouvrier taileur à Verone, Milan et Côme. Fin août 1892, sa femme, Maria Estienne Di Constanzo (née Marianne De Comptan à Bologne, vers 19861) était signalée à Pris dans les réunions du Cercle anarchiste international, salle Georget où une quête avait été effectuée à son profit ; elle veanit d’arriver de Vesoul après avoir été le voir à Lucerne où son mari lui avait confié leurs deux enfants popur les amener à Paris.

Début juin 1893 il était signalé à Paris où il fréquentait notamment les compagnons Bedei, Bacchi et Galimberti et où il prenait ses repas chez Constant Martin. Il était en relation avec de nombreux compagnons tant en Italie qu’à l’étranger. Selon la police il devait aller à Lucerne où il avait déjà travaillé en 1892, avant de revenir à Paris, bien qu’ayant été expulsé. Il figurait fin 1894 et juin 1895 sur l’État confidentiel des anarchustes étrangers non expulsés résidant hors de France mais en fait serait décédé à Barcelone le 23 juin 1894 (?)

Selon une lettre du ministère italien de l’Intérieur au ministère italien des Affaires étrangères datée du 31 octobre 1891, il semble que Rondoni et sa compagne étaient en fait des indicateursde la police :
"L’anarchiste Rondoni continue de résider à Verone, comme indiqué dans votre note du 10 courant, tandis que sa femme Maria Estienne di Costanzo, née Marianne De Comptan, âgée de 30 ans, originaire de Bologne etdomiciliée au 22, rue de la Fontaine à Paris, est restée ici. Lorsque Rondoni est venu à Milan en avril de cette année, il a rappelé sa femmede Paris, car elle avait suscité des soupçons parmi les anarchistesitaliens là-bas, tels que Malagoli, Agresti, Palla, Norsa et Cerri. Et, selon des informations fiables, ces soupçons semblent fondés, car cette
femme aurait dénoncé Norsa (Augusto Cesare Norsa, né à Milan en 1871, expulsé de France pardécret du 28 mai 1890), Cerri et Agresti. En tantque responsables de la contrefaçon et de la distribution de faussemonnaie, ils sont actuellement détenus à Paris. Il est maintenantévident que la femme en question avait déjà des liens avec lesanarchistes mentionnés, mais en raison des suspicions qui pesaient surelle, elle n’a pas pu se rendre à Milan en avril dernier pour remplir unemission secrète confiée par Malagoli.

Si les anarchistes de Paris la soupçonnaient d’être une informante de lapolice parisienne, les anarchistes de Milan le soupçonnaient d’être uninformateur de la police italienne. En effet, ils attribuent à Rondoni lesinformations qui ont conduit la police de Verone à signaler la présence
de Mauro Fraschini et de Lodovico Camolli, ainsi que l’arrivée de leursbagages à la gare de Milan, ce qui a entraîné la perquisition etl’arrestation de Fraschini.

Quoi qu’il en soit, les anarchistes n’ont aucune estime pour Rondoni, etencore moins pour sa femme, qui se trouve ici sans ressources et ne peutpas compter sur le secours de ses anciens compagnons de secte" (cf. ASDMAE, PI, b. 20, L. réservée n°7792, du ministère de l’Intérieur (Ramagnoni) au MAE, Rome, 31 octobre 1891).


Dans la même rubrique

RONDEAU, Cyrille, Xavier
le 10 avril 2024
par R.D.
ROMARY
le 1er avril 2024
par R.D.
RONCACCI, Giulio
le 20 mars 2024
par R.D.
ROMERO, Joseph
le 20 mars 2024
par R.D.
ROSSI Ludovico
le 20 octobre 2023
par R.D.