Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

VAILLANT, Sidonie

Née le 9 août 1883 à Clichy — décédée le 2 octobre 1966 à Nantes — France
Article mis en ligne le 4 novembre 2022
dernière modification le 8 août 2024

par R.D.

Fille d’Auguste Vaillant et de Virginie Viol, Sidonie Vaillant e avait un e sœur, Augustine, née en 1885.

En janvier 1894, sur proposition de Cohen à Londres, Severino Rappa avait été proposé pour adopter la petite Sidonie, fille d’Auguste Vaillant. Dans une lettre adressée à l’avocat de Vaillant, les compagnons avaient écrit : « Ce n’est pas à la duchesse d’Uzès ni aux socialistes parlementaires qu’il appartient d’élever l’enfant ; c’est aux copains à s’en occuper, afin d’en faire une femme anarchiste ».
En 1894, avant l’exécution de son père, SébastienFaure aurait exposé quelques lettres de Vaillant au Musée Grévin pour récolter un peu d’arent au profit de Sidonie (selon Jeanne Humbert).

Dans une lettre datée du 18 janvier 1894 à Choisy-le-Roi où elle était domiciliée 17 rue de la Raffinerie, et adressée à la femme du président Carnot, elle aait écrit : « Madame, Je vient (sic) vous supplier pour mon pauvre père que l’on accuse d’assassin. Il n’a cependant tué personne. Nous avons cependant bien fait des pas et des démarches avec ma mère adoptive. Je vient donc, Madame, vous supllier dans votre grande bonté d’intervenir pour me rendre mon pauvre père qui était si bon ; c’est à genoux que je vous le demande, si vous êtes mère, vous devez penser ce que je dois souffrir de le voir à travers les grilles sans pouvoir l’embrassé ; l’on m’a dit Madame que vous avez une grande puissance, je viens donc vous demandé en grâce de faire votre possible pour obtenir de mon malheureux père et signé ou faire signé son pourvoi en grâce. J’espère en votre bonté pour interséder où il faut. Croyez Madame en la reconnaissance d’une pauvre enfant qui toujours rejoindra son père. Madame, je suis bien innocente des choses qui se sont passé, mais mon pauvre père est un martyr, qui m’a fait beaucoup de peine de le voir à travers ses grillles et que je n’ai pu l’embrasser. Agréé Madame mes sincères remerciements à l’avance de ma simpathie ».

Début février, à la veie de son exéution, sn père lui avit laisséle billet suivant : « Ma fille chérie, quand tu liras ces lignes, je ne serais plus, tu seras orpheline. C’est vrai que tu ne le seraas que du point de vue social ; car au point de vue philosophique, Sébastien Faure sera ton véritable père. Ecoute bien ses conseils ma chérie, profites bien de ses leçons : tu t’en trouveras bien dans l’avenir. Aime le bien car il ne peut avoir que de l’amour pour toi. En grandissant, inspire toi de mes conseils, de ma vie que j’ai passée avec toi. Souviens toi que ton père a toujours été franc et juste, qu’il a toujours fait ce qu’il a pu pour rendre service à son semblable, que son cœur a toujours débordé d’amour pour ceux qui l’entourent, qu’il est mort pour ceux qui l’aimait et que son souvenir restera longtemps gravé chez ceux qui souffrent. Un dernier et ultime conseil : inspire toi, ma mignonne, que le seul but de la vie est de ne pas faire de mal à son semblable. En dehors de cela, chacun doit être libre de faire ce qu’il veut ; laisse faire ; laisse dire ; donne un but à ta vie : le bonheur de l’humanité. Travaille à ce que ceux qui peuvent entendre ta parole et suivre tes exemples, se joignent à toi ; alors ta vie sera bien remplie, tu quittera la vie avec la même satisfaction que ton père en mourant pur ceux qu’on peut appeler : les damnés e l’enfer social. Mille baisers, ma fille chérie, de celui qui t’adore jusqu’à son dernier soupir” (cf. Le Libertaire, 1er septembre 1922).

Le 16 mars 1896, Denechere fut l’organisateur du meeting tenu salle Genti, rue des Colonnes du Trône, pour protester contre l’arrestation et l’expulsion de France de Kropotkine auquel, devant 1500 personnes, Tortelier, S. Faure et Fortuné Henry entre autres, avaient pris la parole. Pendant les discours, la police avait noté que Sidonie Vaillant et les fils de Denechère et de Francis distribuaient gratuitement des exemplaires des Temps nouveaux, du Rifflard et des brochures.

Le 16 avril 1897, la Ligue de propagande et d’athéisme tenait son banquet gras annuel à l’occasion du « Vendredi, prétendu Saint- », Marie Huchet, Achille Leroy, Létrillard, Ténière « La camarade de Sébastien Faure » accompagnée de Sidonie Vaillant et une trentaine de convives se partagèrent le cochon.

En 1898 lorsqu’il était parti pour Marseille, Sebastien Faure avait confié la petite Sidonie à François Blay et à sa femme.

Elle s’étai mariée à Paris le 10 novembre 1913 avec Joseph Saint-Ange De Fornier, négoociant né à Nîmes le 14 août 1879. Elles est décédée le 2 octobre 1966 à Nantes


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