Demeurant 8 rue des Tilleuls, Jean Ferraton Le Vieux, dont les beaux parents habitaient Ponchat près Latour-d’Auvergne (Puy-de-Dôme), avait été l’un des fondateurs du groupe La Révolte de Saint-Étienne (Loire) dont en 1888 il était le secrétaire et dont étaient également membres Crepet, Legat, Colestrier, Dumas, Giraudet et Giry.
A la mi février 1887, suite aux attentats contre le Palais de Justice de Lyon et comme une vingtaine de compagnons de la région, il avait été l’objet d’une perquisition où la police avat saisi divers documents dont des cartes d’adhésion à la Ligue des anti-patriotes.
Au printemps 1890 il était à Roanne sous le nom de François ou Joseph Noël et y avait fondé un groupe qui se réunissait 42 rue Bravard. Ami de Ravachol, la police l’accusait, suite à la dénonciation d’un indicateur, en 1890 d’avoir été faux monnayeur et l’avait arrêté en septembre ou octobre ; il gagnait alors sa vie comme acrobate.
Le 22 avril 1892, comme de très nombreux compagnons, tant à Paris qu’en banlieue et en province, il avait été arrêté préventivement à la manifestation du 1er mai et poursuivi pour « association de malfaiteurs » avant de bénéficier en juin d’un non-lieu.
S’agit il du Ferraton qui en 1892, tenait un débit de boissons au 5 rue Saint-Jacques, et qui, soupçonné d’avoir des contacts avec la police municipale, avait été exclu du groupe Les Résolus dont le secrétaire était Lagrevol ?
Le 21 novembre 1893, comme de nombreux militants de la région, il fut l’objet d’une perquisition à Saint-Étienne.
En septembre 1895 il quittait Lyon pour Clermont-Ferrand où il allait travailler à la gare comme vérificateur de colis avariés. Il habitait alors 22 rue du passeport et était signalé par la police comme « un anarchiste militant très tenace. Il est intelligent et a la parole facile… Se sentant surveillé il cherche à détourner l’attention et feint de ne plus s’occuper d’anarchie. C’est un individu dangereux signalé par la Préfecture de Lyon le 30 août 1895 ».
En 1896 la police signalait sa présence lors des conférences tenues à la Bourse du travail. Il aurait dans les années suivantes parcouru le sud de la France en exerçant le métier de prestidigitateur. En 1899 il était représentant de commerce. Membre du Comité de Défense Sociale (CDS) en 1909, il quittait l’année suivante la France pour la Tunisie où il allait résider à Gafsa.
A l’été 1911, il était de nouveau en France où il demeurait 47 rue de Bordeaux à Chamalières, et cherchait à contacter des compagnons en Algérie où il désirait se rendre (cf. Les Temps nouveaux)