Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

RAUSA BERNIZ, Manuel

Né le 23 octobre 1921 à Ballobar (Huesca) — mort le 17 novembre 2009 — FIJL — MLE — CNT — Huesca (Aragon) — Catalogne — Castres (Tarn) — Sète (Hérault)
Article mis en ligne le 11 juin 2023
dernière modification le 12 juillet 2024

par R.D.
Manuel Rausa Berniz

Manuel Rausa Berniz était le fils de Miguel Rausa Vilas (sans doute décédé à la prison de Huesca) et de Jacinta Berniz Viñolo (décédée alors qu’il était enfant) et avait été élevé comme ses frères par leurs sœurs aînées… C’est encore très jeune qu’au milieu des années 1930 il avait adhéré à la Fédération ibérique des jeunesses libertaires (FIJL) et à la CNT. Pendant la guerre et la révolution avait participé à la Collectivité de Ballobar jusqu’en mai 1937 où elle fut détruite par les staliniens. Réfugié en Catalogne en mars 1938, suite à l’avancée des troupes franquistes, il ne put intégrer l’armée républicaine (trop jeune) mais avait été accepté comme auxiliaire de police. Blessé à une jambe en janvier 1939 à Tarragone il était encore en convalescence lors de la Retirada et avait été hospitalisé à Marseille sur un navire hôpital. Il fut par la suite interné aux camps d’Argelès, du Barcarès (mai 1939) et de Saint-Cyprien (septembre 1939). Il fut ensuite enrôlé dans une Compagnie de travailleurs étrangers (CTE) pour aller travailler aux fortifications de la Ligne Maginot dans les Ardennes.

Après l’occupation il se trouvait en « Zone libre » et fut de nouveau interné dans des camps et fut de nouveau enrôlé dans un Groupe de travailleurs étrangers pour participer à des travaux de fortifications dans la zone alpine. En mai 1941, suite à son esprit de rébellion, il était arrêté et emprisonné dans la région de Lyon. Par la suite il fut réquisitionné par les Allemands au titre du Service du travail obligatoire (STO) dans le cadre de l’organisation Todt et fut envoyé le 31 août 1941 travailler à la base sous-marine de Brest. Le 17 mars 1944, avec d’autres compagnons, il parvenait à s’évader. Caché dans un train de charbon, il parvenait au bout de 5 jours à gagner la ville de Sète. Il allait ensuite à Castres où il s’intégrait à un maquis et participait à la reconstruction de la CNT et de la FIJL.

Après la Libération il s’installait à Sète. Il fut à de nombreuses reprises le responsable de la FL-CNT et de la FIJL locale. Il fut également le délégué de Sète à divers plenums et congrès la CNT en exil (notamment Limoges 1960, Montpellier 1965, Marseille 1975). Dans les années 1970, bien que membre de la CNT dite orthodoxe, il maintenait des contacts avec la tendance regroupée autour de Frente Libertario et s’opposait aux exclusions de la CNT des ces militants.

En mai 1977 (ou 1981) il retournait définitivement à Ballobar où il continua de militer à la CNT jusqu’à son décès le 17 novembre 2009.

Son frère aîné, Miguel, était également militant du MLE et de la CNT.


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