Dictionnaire international des militants anarchistes
Slogan du site
Descriptif du site
FLORES CANO, Bartolomé
Né à Mojacar (Andalousie) le 4 avril 1907- mort le 10 février 1990 - Mineur - CNT - Figols (Catalogne) – Lyon (Rhône)
Article mis en ligne le 13 novembre 2022
dernière modification le 7 septembre 2023

par R.D.
Juana & Bartolome Flores Cano

Dès l’âge de 12 ans, Bartolomé Flores Cano était parti travailler en France où il travailla dans les mines, les carrières et les chantiers de chemin de fer en Bretagne, Paris, Marseille. Après la proclamation de la République il rentrait en Espagne.

Bartolome Flores Cano travaillait de 1932 à 1935 comme mineur à Figols où, suite à la mort d’un ouvrier d’un coup de grisou, il avait dit aux autres “un homme est mort, personne ne rentre dans le trou de la mine”, déclenchant ainsi une grève qui allait durer quinze jours et au cours de laquelle il allait rencontrer B. Durruti. A partir de 1935 il résida à Manresa.

Pendant la guerre, il fut milicien dans la Colonne Tierra y Libertad sur le front d’Aragon et échappa aux éxécutions sommaires réalisées par les staliniens.

Le 22 janvier 1939, dans les derniers combats du front de Segre, Bartolomé Flores Cano, soldat au 11e Bataillon du XIe Corps d’armée, avait été blessé à Sanahuja (Lerida) par l’explosion d’un obus. Hospitalisé à Berga, Olot puis à Camprodon, il était évacué lors de la Retirada et admis à l’hôpital de Montpellier puis en avril il était amputé à Marseille de l’humérus gauche. Il était ensuite interné au camp d’Argelès à celui du Barcarès puis à Rivesaltes. Puis en juin 1941 il était inscrit dans une compagnie de travailleurs étrangers pour aller percer le tunnel de la Croix Rousse à Lyon. C’est un autre compagnon, Andrés Alonso Gomez, qui, pour le faire sortir du camp, l’avait inscrit et, travaillera à sa place –Bartolomé Flores ne pesait plus que 37kgs pour 1m80 - lui sauvant ainsi la vie. Bartolomé et sa compagne Juana Flores (née Alonso Torres à Mojacar le 12 octobre 1913) habitaient alors à Vaise, 34 Avenue Joannes Masset (Lyon 9) où ils accueillaient dans une “véritable cour des miracles” des dizaines de réfugiés “chaque jour à manger et dormir”. Pendant l’occupation Bartolomé Flores, qui s’était apperçu que leur logeur louait des appartements à des juifs qu’il dénonçait ensuite à la Gestapo, parvint à prévenir l’une de ces familles juives qui put ainsi s’échapper après avoir été cachée dans le tunnel de la Croix Rousse et confiée à la Résistance. Il participa aussi avec Andrés Alonso à la Résistance dans le quartier de la Croix Rousse et a Vaise. Il sortit en particulier de la dynamite du chantier où il travaillait pour la donner à la Résistance et cacha pendant une nuit trois résistants français à son domicile. Il fut à trois reprises perquisitionné par la police allemande qui ne trouva rien, Bartolomé Flores détruisant systématiquement tous les papiers au fur et à mesure. Il effectua également des missions de liaison avec les compagnons de Toulouse et participa début septembre 1944 aux combats de la libération à Lyon. Lors de l’arrivée sur la place Valmy, à Vaise, des troupes du Général De Lattre, qui avaient débarqué en Provence en août, Bartolomé Flores acceuillit et restaura une dizaine de ces soldats, dont l’un était surnommé le ventriloque, à son domicile de la "Cour des miracles".

Chantier du tunnel de La Croix Rousse

Bartolomé Flores Cano —dont la mère Melchora Cano (née à Mojacar le 30 juin 1884) était morte de dyssentrie faute de soins en juillet 1941 à l’âge de 58 ans au camp de Rivesaltes et dont le père Bartolomé Flores Lopez, militant socialiste et maire adjoint de Mojacar, était mort en 1948 des suites des tortures subies dans les cellules franquistes -– continua de militer après la Seconde guerre mondiale à la FL-CNT de Lyon où il défendit les positions classiques de l’anarchisme. Bartolomé Flores, que Federica Montseny aimait à appeler Mon Lyonnais est décédé à San Boi de Llobregat (Barcelone) le 10 février 1990.

Carnet confédéral de B. Flores Cano

Dans la même rubrique

FONTS OLIVERAS, Faustino
le 24 mars 2024
par R.D.
FORTEL, Adolphe
le 31 décembre 2023
par R.D.
FOCACCI, Mario
le 15 septembre 2023
par R.D.
FLORES, Diego
le 15 décembre 2022
par R.D.
FLORES GONZALEZ, Gaspar
le 13 décembre 2022
par R.D.