Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

BEAUDOIN, Auguste

Né le 11 octobre 1871 à Macon (Saône-et-Loire) — Manœuvre ; imprimeur ; forain — Dijon (Côte-d’Or) — Nancy — Constantine (Algérie)
Article mis en ligne le 22 novembre 2023
dernière modification le 5 août 2024

par Dominique Petit, R.D.
Auguste Beaudoin

Le 14 mars 1890 Auguste Beaudoin, qu’il n’avait guère fréquenté l’école, avait été condamné par le tribunal correctionnel de Dijon à 4 mois de prison pour complicité de vol par recel.
Le 28 juin 1891, il fut condamné pour mendicité puis fut placé en maison de correction (Moulins et Lyon) jusqu’à l’âge de 20 ans.

En 1892, Beaudoin subit deux condamnations dans le Nord de la France pour infraction à la police des chemins de fer et vagabondage ainsi qu’à Dijon (6 jours de prison pour « rébellion, voies de faits à agents »).

En septembre 1892 il avait été incorporé au 5e Bataillon d’Afrique.
Le 9 mars 1893, le conseil de guerre de Constantine lui infligea 5 ans de travaux publics pour voies de faits et outrages, en dehors du service, envers des supérieurs.
Le 3 janvier 1894, il était blessé à Bougie (Algérie) d’un coup de feu au bras gauche, tiré par un tirailleur algérien sur l’ordre d’un sous-officier ce qui lui valut d’être amputé
Par décret du 5 décembre 1895, cette peine fut ramenée à 2 ans et il fut libéré en 1896 après avoir été réformé le 1er février pour infirmité (amputation d’un doigt).

Le 5 août 1896 il avait été expulsé du canton de Genève et avait déclaré se rendre en Allemagne. Il vint se fixer à Dijon chez sa mère Marie Beaudoin (née Fèvre).

Beaudoin qui était alors marchand forain fut détenu en préventive à Nancy pour complicité de vol de titres et d’argenterie, commis en juillet 1897 à Nancy par Poulet et Boucart qui furent condamnés à 15 ans de travaux forcés. Poulet était un ancien compagnon de détention de Beaudoin. Après le vol commis à Nancy, Poulet et Boucard se rendirent à Dijon et vendirent à Beaudoin, pour 50 francs, une partie de l’argenterie dérobée et le chargèrent de vendre un des titres volés.
Le même jour, il tira un coup de revolver sur un homme qui avait fait mine de prendre un livre à l’étalage de son magasin : « C’était par pure plaisanterie. L’arme était chargée à blanc ».
Auguste Beaudoin présenta sa défense aux assises : « Depuis 18 mois que j’ai quitté l’Algérie, je n’ai eu qu’une seule préoccupation, celle de faire plaisir à ma mère, qui a besoin du seul bras qui me reste pour vivre ». (il était amputé de l’avant-bras gauche)
Il fut condamné le 10 février 1898 à 5 ans de prison et 10 ans d’interdiction de séjour, par la cour d’assises de Meurthe-et-Moselle le 10 février 1898. À l’énoncé de sa condamnation, il déclara : « Comment ? On me donne le maximum ? C’est beau la société ! Vive l’anarchie ! ».

Le 1er mai 1898, il entra à la maison centrale de Clairvaux, durant son transfèrement il avait proféré des menaces contre les magistrats et le personnel de la prison de Nancy. Un billet saisi sur lui portait cet avertissement :
« Messieurs les magistrats je vous maudis
Vils monstres infernaux, lâches inquisiteurs
Tremblez tyrans car nous autres bandits
Sur vous, allons passer notre fureur
Avec des bombes et de la dynamite…
 »
Auguste Beaudoin était libérable de la Maison centrale de Clairvaux le 27 juillet 1902. Selon un rapport du directeur de la prison, daté du 5 juin 1902, Beaudoin pendant sa détention avait été puni à plusieurs reprises pour « toutes sortes d’infractions et, notamment, pour excitation de ses co-détenus à l’indiscipline et au désordre ». Il avait manifesté ses tendances anarchistes, se réjouissant notamment « de l’attentat de Caserio et de l’assassinat du Roi d’Italie ». Il avait déclaré à sa libération se rendre chez sa mère à Dijon où il fut mis sous « surveillance spéciale ».

En 1921 il était négociant à Dijon et était marié depuis 1903 avec Louise Coquereaux, comptable.


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