Fils d’un drapier industriel de Grenoble Aristide Rey, étudiant en médecine, avait été expulsé de l’Université de Paris en décembre 1865 pour avoir participé en novembre précédent à un congrès international des étudiants révolutionnaires à Liège (Belgique).
Au début de 1866 à Genève, il assista au premier congrès de l’Association internationale des travailleurs (AIT). Entre le 21 et le 25 septembre 1868 à Berne, il participa au II Congrès de la “Ligue de la paix et de la liberté” et lorsque la majorité s’était prononcée contre « L’égalité économique et sociale des classes et des individus », il prit le parti de la minorité dissidente qui avait quitté l’organisation pour créer l’Alliance internationale de la démocratie socialiste, (AIFS) de nature bakouniniste.
Fin 1868, il se rendit à Barcelone (Catalogne) avec Élie Reclus et Giuseppe Fanelli, pour diffuser les principes internationalistes, mais Bakounine lui reprocha une trop grande propagande républicaine.
Entre le 6 et le 12 septembre 1869, il avait assisté au IV Congrès de l’AIT à Bâle (Suisse). Au cours de ces années, il se lia d’amitié avec James Guillaume et Paul Robin.
En janvier 1871, il fut l’un des signataires de la « bannière rouge » qui dénonçait les trahisons du gouvernement français de la Défense nationale pendant la guerre franco-prussienne.
Au début de ces années, il était membre du comité de rédaction, avec Élisée et Élie Reclus et Ferdinand Buisson, de l’éphémère périodique La République des Travailleurs (1871), organe de la section Batignoles et Ternes de l’AIT. Avec Benoît Malon il ftit partie des 43 socialistes révolutionnaires présentés par l’Internationale aux élections de février 1871. Pendant la Commune il participa avec son ami Élie Reclus à la direction de la Bibliothèque nationale de Paris.
Fuyant la répression des troupes de Ver-sailles, entre 1871 et 1876 il parcourut la Suisse et l’Italie.
Amnistié en 1878, il revint à Paris, où il fut élu conseiller municipal du V arrondissement et réélu en 1884. Par la suite, il fit partie d’une commission administrative qui dépendait de l’orphelinat Prévost de Cempuis confié à Paul Robin.
Le 4 novembre 1880, il créa à Paris, avec l’appui du Conseil municipal de la capitale, le premier bataillon d’école dans le but de « défendre le territoire » de la République ; rapidement l’initiative fut imitée par la plupart des conseils municipaux des villes françaises qui voulaient avoir “leur” propre bataillon militaire formé par les enfants armés des écoles municipales, même l’école libertaire de Paul Robin en avait un.
Loin des idées libertaires, le 18 octobre 1885 il fut élu député de l’Union républicaine par le département français de l’Isère, poste qui dura jusqu’au 11 novembre 1889. Plus tard il fut également élu député de l’Isére entre le 22 septembre 1889 et Le 14 novembre 1893 et entre le 3 septembre 1893 et le 31 mai 1898, où il tenta de faire voter une loi sur l’ins-truction militaire préparatoire.
Dans les dernières années de sa vie, il refusa le poste de directeur de la prison parisienne de la Conciergerie. Il était marié à Marie Blanche Joséphine Isaure Périer. Aristide Rey est décédé le 16 février — presque toutes les sources citent à tort le 19 février — 1901 à son domicile du Ve arrondissement de Paris (France).