Paul Clouard, qui en 1883 demeurait 9 rue Maître Albert (Ve arr.) fut dispensé du service militaire, son frère étant mort au service. Il fit deux périodes de service en 1885 et 1887
Le 6 mars 1894, à dix heures du soir, MM. Fédée, Orsatti et Archer, à la tête de 40 agents des recherches, faisaient irruption dans le cabaret de Duprat, 11 rue Ramey. Ils se précipitèrent sur les consommateurs, et sans autre forme de procès, commencèrent à frapper à coups de poings et à coups de canne ; ne sachant au juste à qui ils avaient affaire, les gens attablés cherchaient à se défendre. La lutte dura près d’une demi-heure. Enfin, les tables cassées, les verres brisés, les consommateurs à moitié assommés, la police resta maîtresse du champ de bataille.
Dix sept personnes, dont trois femmes, aussitôt arrêtées, furent conduites au poste de la mairie du 18e arrondissement, où M. Fédée a passe une partie de la nuit à les interroger. Parmi eux se trouvait Paul Clouard. Au moment de son arrestation il demeurait rue Bachelet. Son domicile fut perquisitionné, sans résultat.
Il fut transféré au Dépôt et fut libéré le 11 mars 1894.
Le 27 juin 1895, le juge d’instruction Meyer rendit une ordonnance de non-lieu pour tous les inculpés de la rafle chez Duprat.
Il fut déclaré insoumis le 15 décembre 1896, sans doute pour n’avoir pas fait une nouvelle période de service militaire.
Son dossier à la Préfecture de police portait le n°333.544.
A la fin de sa vie, il demeurait 4 rue de Belfort à Clichy (Hauts-de-Seine). Il était célibataire et est décédé le 15 mai 1917 à Paris Xe arr.
Il avait semble-t-il, un frère cadet, Henri (né en 1905) qui en 1946 résidait à Vanves et était noté comme « ancien abonné au Libertaire ». (Appo 211W2)