Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

MARKOV, Boris

Né le 28 septembre 1927 à Golem Varbovnik — mort en 2008 — Mécanicien ; électricien — FACB — Doupnitsa (Bulgarie)
Article mis en ligne le 15 mai 2024
dernière modification le 23 juillet 2024

par Nick Heath, R.D.
Boris Markov

C’est alors qu’il était lycéen à Doupnitsa qu’influencé par d’autres élèves et des professeurs, que Boris Markov était devenu anarchiste communiste : « À l’école, j’ai été initié aux idées du communisme anarchiste. Je suis captivé par l’idée d’une société dans laquelle il n’y a ni pauvres ni riches, ni privilégiés, et tous les gens sont égaux… Mes amis et moi étions très jeunes à l’époque, nous lisions et commentions constamment, puis nous avons été impressionnés par les principes d’entraide, de justice et de solidarité entre les personnes, de haute moralité dans la société, de protection de la liberté et de la dignité humaine — autant de principes qui, dans le monde bien ordonné auquel nous souhaitons tous parvenir, doivent occuper une place particulière. ».

En 1946 il avait adhéré à la FACB. En 1949 de nombreux militants allaient être arrêté par les autorités communistes. Le 20 juillet 1949, alors qu’il travaillait comme mécanicien dans une mine et qu’il se préparait à faire des études d’agronome, il fut arrêté avec ses camarades Lyuben Pavlov et Dimitar Bozhilov avec lesquels il fut transféré à Pernik où pendant une semaine il fut interrogé et battu avant d’être transféré au quartier général de la sécurité de l’État à Sofia, où il a été battu et horriblement torturé pendant 84 jours. Dans son dossier à la Sûreté de l’État, il est noté qu’il est « modeste, bien élevé, qu’il est respecté, qu’il travaille dur, qu’il ne boit pas et ne fume pas, qu’il n’a pas de comportement antisocial ». Sans autre forme de procès il fut envoyé au camp de concentration de Béléné où il allait passer 23 mois à travailler comme un esclave.

Libéré le 12 juin 1951, il lui fut interdit de s’inscrire à l’université. Il avait alors suivi un cours de trois mois en génie électrique à Sofia. Après un stage il avait participé à l’électrification de la région de Razmetanitsa, alors qu’avant, il n’y avait d’électricité qu’à Doupnitsa même.

Après la chute du régime communiste (1989-1990) il participait à la reconstruction de la FACB à Doupnitsa. L’etat bulgare ayant refusé de reconnaître qu’il avait été victime de la répression, il avait déposé une plainte auprès du tribunal administratif de Kustendil et en 2008 le tribunal avait reconnu les tortures subies pendant ses 2 mois et 20 jours de détention au quartier général de la sécurité d’État et lui avait attribué une modeste compensation.

Jusqu’à son décès à Doupnitsa en 2008, Boris Markov est resté fidèle à ses convictions anarchistes.

En 2017 sa fille Emilia publia en 2017 les souvenirs de son père, « Ne t’arrêtes jamais ! Continuez ! La vie de Boris Marov » puis en 2022 un livre sur son père « la vie aux ailes coupées »


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