« Si je ne peux pas danser, ce n’est pas ma révolution »
Paola Mazzaroli était la deuxième d’une fratrie de trois sœurs. Elle avait été élevée par une mère aimante et un père invivable. Elle avait suivi ses études à l’Institut dentaire où elle allait rencontrer une certaine Patrizia, toujours assise au fond de la classe et portant l’uniforme sombre de l’orphelinat où elle vivait à la différence des autres filles vêtues de mini-jupes et bas nylon. Ayant remarqué la solitude de Patrizia, Paola avait alors quitté son bureau pour s’asseoir à ses cotés. Patrizia, qui était en contact aves le milieu libertaire, l’avait alors amené à l’automne 1975 au local du groupe Germinal de Trieste où elle allait rencontrer de jeunes et vieux militants, dont Umberto Tommasini et découvrir qu’elle était anarchiste sans le savoir et avait adhéré au groupe.
Elle avait commencé à travailler dans un cabinet de prothésiste dentaire, puis comme technicienne de laboratoire à l’école “Galvani” où elle avait étudié. ; Puis, confrontée à la bureaucratie officielle, elle avait quitte l’enseignement. Elle allait développer une empathie et une solidarité avec les enfants et les “fous” qui après l’ouverture de l’hôpital San Giovanni, passaient souvent au local de Germinal. Passionnée de lectures elle s’était également initiée à l’herboristerie qu’elle pratiqua tant pour les soins que pour la cuisine.
Sur le plan de ses activités politiques, elle avait activement participé aux luttes antimilitaristes de 1977 et en 1985 aux mobilisations suite à l’assassinat par la police de Trieste d’un travailleur indépendant. Parallèlement elle participait aux activités de la librairie Utopia, aux émissions de Radio Libertaria e puis de Onda Libera où elle faisait des lectures d’articles tirés de Umanità Nova, Frigidaire etEl Male. Elle fut également active lors des mobilisations après Tchernobyl, dans la lutte contre la centrale électrique au charbon de Monfalcone et pour l’écologie. En contact avec des compagnons de l’ex Yougoslavie, elle participa à la préparation des conférences « Est, laboratoire de la liberté » (avril 1990) et à celle sur l’autogestion tenue à Carnia. Militante féministe et laïque, elle fut aussi une active diffuseuse du magazine Germinal et à la fin de sa vie s’impliqua aussi dans la lutte contre le TAV.
Malade depuis une année, Paola Mazzarili est décédée le 22 décembre 2017.