Fils d’un pharmacien conservateur, Maximo Franco Cavero avait été initié à l’anarchisme à l’âge de quinze ans par les ouvriers du canal de Los Monegros. Militant très actif de la Fédération Anarchiste Ibérique (FAI) il avait participé au mouvement insurrectionnel de décembre 1933 et à la proclamation du communisme libertaire à Alcala de Gurrea. Fait prisonnier il avait été condamné le 1er septembre 1935 à cinq ans de prison. Evadé de la prison de Huesca, il était repris et interné à Alcala de Henares dont il était libéré en février 1936 par la victoire du front populaire.
Il collaborait à plusieurs titres de la presse libertaire dont Solidaridad obrera et Despertar Campesino. En mai 1936 il participait comme délégué de Alacala de Gurrea au congrès de la CNT à Saragosse.
En juillet 1936, il parvenait à gagner la zone républicaine et s’intégrait aux milices anarchistes d’abord comme délégué de groupe puis comme responsable de la 14e centurie de la colonne Roja y Negra. Après la militarisation il devenait le responsable de la 127e Brigade Mixte où il accueillera de nombreux militants en proie à la répression stalinienne.
Lors des évènements de mai 1937, il organisait une colonne pour aller défendre les compagnons contre les sataliniens à Barcelone, mais était intercepté à Binéfar par Juan Manuel Molina Juanel, délégué du Comité National, qui parvint à le convaincre de faire demi tour. Lors de la conférence des militants aragonais le 21 mai 1937 à Alcaniz il entrera en désaccord avec le Conseil d’Aragon et proposera la création dans la région d’un organisme révolutionnaire composé des seules CNT-FAI et des divisions confédérales. Pendant la guerre il a collaboré sous divers pseudonymes dont Eufrates X aux journaux libertaires Frente Y Retaguardia et El Pueblo (Huesca).
Lors de la rupture du front d’Aragon en mars 1938, les communistes tenteront de le faire passer en procès mais il sera réhabilité et se verra confier le commandement de 71e Division. C’est à la tête de cette division qu’en mars 1939, il écrasera les forces communistes de Ciudad Real qui s’étaient soulevées contre le Conseil National de Défense du colonel Casado. Pris dans la souricière d’Alicante avec 30.000 autres réfugiés et soldats républicains et attendant vainement d’être évacués par d’hypothétiques bateaux, Maximo Franco Cavero se suicidait sur le port le 1er avril 1939 avec son compagnon l’instituteur libertaire Evaristo Viñuales Larray.