En 1939 René Fraudet, qui était alors au chômage, était le gérant du Bulletin mensuel d’information du Bureau de Défense des peuples coloniaux (n°2=1939). Ce bureau était en liaison avec la Solidarité Internationale Antifasciste (SIA) et rassemblait des militants de toutes les tendances de l’extrême gauche dont André Berthon, Camille Drevet, Félicien Challaye, Édouard Depreux, André Ferrat, Jean-Paul Finidori, Marcel Fourrier, Daniel Guérin, Robert Louzon, Gérard Rosenthal et Léon Werth. Il n’eut sans doute qu’une existence assez brève.
Le 27 janvier 1939 Fraudet avait été arrêté avc Marcel Chapiteau alors qu’ils étaient en train de coller des affiches non timbrées de la SIA ce qui leur valurent d’être poursuivis pour « infraction à la loi des finances ».
En juin 1939, suite à la condamnation à 15 mois de prison de Vintrignier, gérant de SIA, il le remplaçait à la gérance du journal. Il était alors avec sa compagne Marcelle Toutain (voir ce nom), secrétaire de la SIA du XIIe arrondissement.
Arrêté le 1er septembre 1939 au siège de la SIA rue de Crussol et à la suite de la publication d’un numéro clandestin du journal, il était interné à la prison de la Santé. Le 30 octobre 1939, suite à l’article contre la natalité « Vive le lapinisme obligatoire » (SIA, 15 juin 1939) il avait été condamné à 6 mois de prison. Le 10 décembre 1939 suite à la diffusion du tract Paix Immédiate de L. Lecoin et N. Faucier, il fut condamné àpar un tribunal militaire à 5 ans de prison et 3.000 francs d’amende pour « provocation de militaires à la désobéissance, dans un but de propagande anarchiste et insoumission ». Il fut interné à la prison de Fresne, puis successivement à la Santé, à Gurs (Basses-Pyrénées), à Nontron (Dordogne), Maussac (Lot) et Eysses (Lot-et-Garonne) avant d’être libéré début août 1942.
En 1947, il résidait 21 rue Clavel (XIXe arr.), il travaillait aux établissements Guillen, entreprise de décalcographie, 47 rue Lepic (XVIIIe arr.) dont le propriétaire Marcel Guillen était un militant anarchiste.
Le 3 juin 1947, à la demande du ministre de l’intérieur, sur l’intervention de la Ligue des droits de l’homme qui indiquait que Fraudet se plaignait de la surveillance abusive des services de police.
Le 12 février 1948, le tribunal de la Seine prononçait son divorce d’avec Marcelle Toutaint.
En 1950, son domicile, 21 rue Clavel (XIXe arrondissement), était toujours soumis à une surveillance policière.
Depuis le 18 décembre 1952 à janvier 1959, René Fraudet était marchand forain en articles de Paris et de bazar, sur les marchés de la banlieue parisienne.
En février 1957, il vivait maritalement avec Madeleine Gérardin.
Depuis 1962, il avait été employé comme chauffeur, emballeur ou manutentionnaire dans six entreprises dont les Éditions Dupuis, fils et Cie et une maison d’articles de Paris.
René Fraudet est décédé le 8 juillet 1978 au Kremlin Bicêtre.