Fils de paysans pauvres, Vicente Garcia avait commencé à travailler dès l’âge de 7 ans comme gardien de troupeaux. En 1878 il partait pour Bilbao et travaillait comme commis d’épicerie, puis comme apprenti coiffeur avant de devenir ouvrier tonnelier. En 1890 il fondait à San Sebastian le journal El Combate ce qui lui valait une peine d’un mois de prison. Le journal reparaissait en 1891 à Bilbao (3n°). Il y a sans doute identité avec Vicente Garcia Nach qui avait été délégué au Congrès ouvrier de Madrid en 1891. En 1899-1900 il dirigeait une école laïque à Sestao/Barracaldo et était en 1900 l’administrateur de la revue Revista obrera (parue ?) puis partait pour la région de la Rioja où à Haro, il fondait le journal Justicia obrera (1900), rédigeait le Manifeste ouvrier international (23 décembre 1899) préconisant l’organisation d’une Alliance Ouvrière Internationale et organisait les viticulteurs de la région avant de devoir émigrer pour échapper à la répression.
C’est en 1901 qu’il émigrait en Angleterre où à Dowlais il travaillait dans la sidérurgie. Il allait ensuite en 1906 en France, à Bordeaux d’où il collaborait à la revue La Enseñanza moderna (Irun, 1908-1909) et en 1910 à Solidaridad obrera (Barcelone).
Il s’agit sans doute du V. Garcia qui au début de l’été 1906 était arrivé à Libourne (Gironde) où il avait trouvé un emploi d’ouvrier tonnelier. Dans une lettre adressée à son ami Francisco Ferrer, il informait ce dernier de son changement de domicile. En août suivant, suite à l’arrestation de Ferrer après l’attentat de Mateo Moral et la saisie de cette lettre, il était licencié de son emploi (cf. Les Temps nouveaux, 11 août 1906).
Au printemps 1910 il avait été chargé depuis Bordeaux de recueillir les adhésions à un projet de structuration en Espagne d’une fédération de groupes anarchistes dont l’animateur principal utilisait le pseudonyme Vidabona Gothia. A l’automne 1911 il était le principal responsable du nouveau groupe anarchiste espagnol Ni Dios Ni patria. Le 11 novembre le groupe avait organisé une réunion publique pour protester contre la répression en Espagne et dans laquelle avaient entre autres pris la parole Perez, Garcia, Gibanel et Antoine Antignac.
Expulsé de France en 1912 — il militait alors au groupe espagnol de Bordeaux avec notamment Felipe Angulo (voir ce nom) — il allait à Londres où il fit la connaissance de Pedro Vallina. Collaborateur de Solidaridad obrera (Bilbao) en 1920, il fut également à partir de 1925 le correspondant londonien de La Revista blanca. En relation avec Malatesta, il fut l’un des premiers militants communistes libertaires et collabora en dehors des titres cités à de nombreux autres titres de la presse libertaire dont Acción directa (Cartagene, 1914), Acción Libertaria, El Communista (entre 1893 et 1895), El Corsario (1892), El Despertar (1892), El Eco del rebelde, El Libertario, El Productor, El Proletario, A Propaganda, El Rebelde, La Revancha, Tierra Y Libertad, La Tribuna Libre, La Voz del Campesino.
Vicente Garcia, qui avait sans doute été un des premiers à être au courant de l’attentat que Pardinas — dont il aurait financé le voyage en Espagne — préparait contre le roi Alphonse XIII, est décédé à Londres le 24 octobre 1930.
Œuvres : — La anarquia se impone (Buenos Aires, 1899) ; — Sobre organizacion (1900).