Antonio Garcia Birlan — qui selon certaines sources serait né le 27 mars 1892 à Pinos Puente (cf. A. Tellez) — avait comencé à militer ttrès jeune dans le mouvement libertaire. Instituteur à Cordoba puis à Castro del Rio, il aurait enseigné la lecture à Federico Garcia Lorca, et travaillait en même temps comme charpentier et comme ouvrier agricole. Il s’était opposé à cette époque à un propriétaire terrien qui avait giflé un de ses ouvriers, puis avait gagné l’estime de ce propriétaire qui en apprenant qu’Antonio était anarchiste, lui avait dit « Dans quelle bateau es tu allé te fourrer ? ». Cette réflexion inspirera à Garcia Birlan son tout premier pseudonyme Julio Barco.
Puis il partait pour Barcelone où il allait rapidement devenir célèbre comme collaborateur et directeur de nombreux tires de la presse libertaire. Dans les années 1920, il était opposé à l’action syndicale, travaillait dans une maison d’éditions et était membre du groupe anarchiste Solidaridad de Barcelone. Pendant la dictature de Primo de Rivera, il était le directeur de Revista Nueva (1924) où il se proposait de réviser la philosophie de l’anarchisme ce qui lui attirera de sévères critiques de la part de Pedro Esteve dans le journal Cultura Proletaria (New York). A la même époque il écrivait clandestinement une histoire universelle du prolétariat qui paraîtra de temps à autre sous forme de brochures non signées. Dans les années 1928-29, bien que qualifié d’anarchiste pur, il était membre du Comité national de la CNT dont le secrétaire était Juan Peiro.
Puis dans les années 1930 il était directeur de la revue Mañana (Barcelone, 1930), du journal Acción , de la revue Estudios (Valence), rédacteur de Tierra y libertad et de Solidaridad obrera.
Pendant la révolution il allait occuper divers postes de responsabilité : en août 1936 il représentait la Fédération Anarchiste Ibérique au Conseil de l’économie de la Généralité de Catalogne où il avait été nommé responsable de l’industrie de la presse et du papier ; en septembre il était nommé représentant de la CNT comme conseiller à la santé publique de la Généralité où il aura pour plus proche collaborateur le docteur Félix Marti Ibañez. Parallèlement il fut le directeur jusqu’en 1938 du quotidien La Vanguardia (Barcelone). En 1938 il était mandaté par la CNT pour aller demander au président Azaña la démission de Negrin.
Exilé en France lors de la Retirada, il fit partie du Conseil général du MLE formé en mars 1939. Le 18 mars 1939 il figurait sur une liste de 29 anarchistes espagnols autorisés à résider à Paris ou dans le départemernt de la Seine pour une durée de un mois à trois ans.
Après la seconde guerre mondiale il a continué d’exercer de nombreuses responsabilités au sein de la presse de l’exil : directeur de la revue Tiempos nuevos (1945), de la revue Cenit (Toulouse, 1956), administrateur de l’hebdomadaire CNT (1948 & 1950), directeur des éditions CNT et Solidaridad obrera, etc. Il était également membre de la section bibliographique de la Commission de relations internationale anarchiste (CRIA) fondée en novembre 1949 et avait été en 1948 membre avec Teodoro Monge, José Dot, Paquita Galceran et J. Puig Elias du jury du concours d’art théâtral et lyrique organisé par le secrétariat de culture et propagnade du MLE-CNT.
Début 1951 (?) il émigrait en Argentine où il allait travailler à la maison d’édition Americalee jusqu’en mars 1983 où il revenait à Barcelone où il était acceuilli à sa descente de bateau par Manuel Fernandez Rodriguez le secrétaire du syndicat CNT de l’information et des arts graphiques de Barcelone. Antonio Garcia Birlan est décédé le 20 juin 1984 à Barcelone.
Antonio Garcia Birlan, qui était un farouche opposant à la peine de mort –y compris en temps de guerre—avait été le traducteur en espagnol du Zarathustra de Nietzsche, a collaboré sous son nom et divers pseudonymes à un très grand nombre de titres de la presse libertaire espagnole et a écrit plus d’une centaine de livres et brochures dont la plupart sont restés inédits.
Œuvres : — Historia univeresal del proletariado (2 vol. de 686 p.) ; — Resultados de la guerra (Barcelone, s.d.) ; — El anarquismo, sus doctrinas, sus objectivos (Barcelone, 1934) ; — El sindicalismo, sus origenes, sus tacticas, sus propositos (Barcelone, 1934) ; — A la lucha ; — El movimiento libertario español en Africa, Francia, America y españa (1945 ?) ; — Esbozos de ideas (Barcelona, s.d.) ; — Sabor de Ceniza (Barcelone, s.d.).