Grand orateur et conférencier, Miguel Giménez Igualada (souvent orthographié Jimenez Igualada) a été l’un des plus clairs représentants de l’anarchisme individualiste espagnol. N’ayant pas de profession, il a exercé les métiers les plus divers dont vendeur ambulant, chauffeur de taxi, bonimenteur de foire, jardinier, bouvier, responsable d’une sucrerie et professeur rationaliste à l’Athénée libertaire de Las Ventas (Madrid). Hostile à toute violence, il était un pacifiste intégral. Stirnérien convaincu il avait été l’auteur d’une édition espagnole de “L’Unique et sa propriété” parue à Valence en 1932.
Pendant la guerre civile il avait été le responsable du Théâtre du peuple à Barcelone et directeur avec Rodolfo Gonzalez Pacheco de la revue Nosotros (Valence, 5 numéros, 1937-1938). Il avait été également l’un des fondateurs de la Fédération des associations anarchistes individualistes et collaborait à son organe Al Margen (Barcelone-Elda, 12 numéros, 1937-1938) dont le directeur était Vicente Galindo Fontaura et auquel collaborèrent également Han Ryner et G. De Lacaze Duthiers.
A la fin de la guerre il passait en France où il était interné au camp de Bram (Aude) puis s’exilait en Amérique latine : Argentine, Uruguay et Mexique où en 1942 il intervenait lors d’un grand meeting de protestation contre des extraditions. Dans les années 1950 il aurait adhéré à la Franc maçonnerie.
Miguel Giménez Igualada qui est mort à Mexico le 26 novembre 1973, a collaboré à de très nombreux titres de la presse libertaire dont Al Margen, Cenit, Tierra Y Libertad (Mexico), Boletino Interno Cir, Cultura Y Pedagogia, Despertad, Fuego, Inquietudes, Ruta, Umbral, etc.
Selon l’historien Vladimir Muñoz, son véritable nom aurait été Miguel Ramos Giménez et il aurait participé au début du 20e siècle aux groupes illégalistes.
Œuvres : — Salmos ; — Mas alla del dolor (Mexico, 1946) ; Lobos en España (Mexico, 1967) ; — Anarquismo (Mexico, 1968) ; — Un atentado : Los caminos del hombre (Mexico, 1961) ; — Trilogia de oratoria ; — Stirner (Mexico, 1968 & trad. française par le groupe Eco, Marseille, 1968) ;