Après la mort de son pére en 1912, Rodolfo Giovanardi allait passer dix années dans un orphelinat de Reggio Emilia. Grand lecteur il découvrait de nombreux auteurs (dont Tolstoi, Dostoievski, Gorki, Malatesta, etc) et devenait socialiste libertaire. Appelé sous les drapeaux en 1925, il était ensuite contraint en 1930 de s’exiler en France où il allait résider dans diverses villes. En novembre 1932 la Préfecture de la Gironde à Bordeaux prenait une mesure d’expulsion à son encontre, mais il parvenait à rester clandestinement en France.
En juillet 1936 il partait comme volontaire en Espagne dans la section italienne de la Colonne Ascaso. Il a été blessé le 25 janvier 1937 à Huesca. Puis il retournait au front dans la colonne devenue, après la militarisation, 28e Division, et où il restait jusqu’à fin août 1938. Il retournait ensuite à l’arrière où il travaillait dans une usine d’armement. Retourné en France lors de la Retirada en février 1939, il était alors tuberculeux et était interné au camp de Saint-Cyprien puis à Gurs. Une fois guéri, il était enrôlé dans une compagnie de travailleurs au service de l’armée française. Après l’invasion de la France, il passait en Belgique où le 11 juin 1940 il se rendait au consulat italien de Bruxelles qui le faisait rapatrier. Il était immédiatement condamné et envoyé au confinat de Ventotene. Dès sa libération en septembre 1943 il s’intégrait à la résistance à Parme. Après la guerre il retournait à Reggio Emilia, puis à Como et à Gênes où il travaillait comme interprête et où il est décédé le 29 janvier 1960.