Louis Gladieux, milita dans le mouvement libertaire du département de l’Aisne. En 1913 il était membre du Groupe d’éducation révolutionnaire de Saint-Quentin dont le secrétaire était Jules Commien.

Il évoqua dans un courrier à Contre-courant (5 novembre 1953) ces quelques souvenirs : “… Moi, je suis vieux, 81 ans. J’ai donc eu le loisir de connaître beaucoup de camarades libertaires. C’est de Saint-Quentin (Aisne) que je veux te parler… Nous nous trouvions au cirque de Saint-Quentin, Alzir Hella, Bourguignon et moi Gladieux. La foire électorale battait son plein et une réunion contradictoire avait lieu. Nous étions comme opposants, tu le conçois, défendus par Masset que j’ai perdu de vue depuis longtemps… Derrière nous — nous étions debout — se trouvait un homme bien mis, qui se permit de dire à haute voix “les anarchistes sont des vendus et des espions”. Spontanément Alzir se retourna et, en pleine figure, plaça un de ces coups de poing — qu’il avait énorme —, puis l’empoignant à la gorge, étant un gaillard solide, il le secoua de belle façon… C’était l’époque où les compagnons n’étaient pas cossus. [Alzir] avait sur son dos une grande boite qui avait servi à mettre un appareil photographique, qui contenait une chemise et des chausettes trouées. C’était tout son bagage… Il y a encore [1953] chez nous, à Prougis, un vieux qui était à la colonie d’Aiglemont… ce vieux se nomme Samuel Lefèvre. Il y avait aussi un camarade, mort depuis peu, Mathieu Émile. J’allais le voir souvent à Guise. J’ai connu aussi à Bascon (Aisne), Butteau qui est mort végétarien à Saint-Quentin, Beauchêne, grand ami avec Ravachol. Tous ces vieux sont disparus ou en passe de l’être. Moi, je vis artificiellement. Si je dois devenir gâteux, j’aime mieux m’en aller ».