Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

GORION, Louis, Léon, Jules Auguste « Alfred BRETON »

Né à Paris le 14 mars 1885 — mort le 30 juin 1952 — Ouvrier cimentier ; coiffeur — CGT — Montmorency (Val-d’Oise)- Pierrefitte (Seine-Saint-Denis)
Article mis en ligne le 24 septembre 2007
dernière modification le 18 mars 2025

par R.D.
Auguste Gorion (arrestation août 1910)

Jules Gorion, plus connu sous le nom d’Auguste Gotion était le fils de l’agriculteur Émile Ferdinand Toussaint Gorion et de la journalère Marie Françoise Bernardon.

Auguste Gorion, qui avait eu une enfance malheureuse, était sorti de l’école à l’âge de 10 ans pour être placé dans une ferme et y garder les vaches. Autodidacte, il fut pris en mains par un ouvrier socialiste qui orienta ses lectures. Puis il s’orienta vers l’individualisme et fut très influencé par le “Manuel du soldat” de G. Yvetot. Il militait en 1905 à Montmorency où il demeurait 8 rue du Temple.

Le 12 janvier 1907, il avait été condamné à 13 mois de prison et 5 ans d’interdiction de séjour pour “infraction à la police des chemins de fer, vol, enlèvement de mineurs et port d’arme prohibée”.

En mars 1908, à l’occasion des élections, il organisait à son domicile, 11 rue de l’Hôtel Dieu à Argenteuil, une réunion abstentionniste afin d’organiser la propagande anti-électorale.

En octobre 1908 il fut, avec entre autres E. Girault et Lapierre, l’un des fondateurs du groupe les Causeries libertaires d’Argenteuil. Il était alors un actif diffuseur de journaux, brochures et placards anarchistes.

Lors de la grève des maçons de la région de Montmorency en août 1910, il fut arrêté avec Édouard Pavy lors d’incidents consécutifs à une grève à Margency, fit emprisonné à Pontoise et condamné à 18 mois de prison et 5 ans d’interdiction de séjour pour " entrave à la liberté du travail, violences avec armes prohibées et pour violation de domicile"
Suite à une intervention de la Ligue des Droits de l’homme, il fut autorisé à sa sortie de prison en juillet 1911 à résider à paris jusqu’au rétablissement de sa santé.

Puis il s’établissait à Pierrefitte (7 passage Gillet) où il devenait l’administrateur de l’organe individualiste Le Réveil de l’esclave (42 numéros du 1er mai 1920 à avril 1925) dont le secrétariat de rédaction était assumé par A. Lorulot, puis par Manuel Devaldés qui sur cette période témoigna plus tard : « j’ai pu apprécier les qualités de Gorion, excellent camarade, ferme en ses convictions, conciliant néanmoins et d’une probité parfaite…un grand gars doux, serviable, dévoué, énergique cependant et sur le visage duquel les misères subies depuis l’enfance ont laissé une indélébile empreinte de gravité et d’amertume » (cf. préface aux “Cris de révolte”). Il collaborait également au Semeur de Normandie (Caen-Falaise, 1923-1936) publié par Émile Bauchet et diffusait l’organe anticlérical La Calotte de Lorulot.
Le 10 avril 1926 il avait épousé à Pierrefitte Marguerite Émile Mard et travaillait alors comme coiffeur.
Dans les années 1930 il collabora au n°35 des cahiers de la Bibliothèque de l’Artistocratie (1931-1939) édités par Gérard de Lacaze-Duthiers où il publia une plaquette préfacée par Han Ryner et intitulée “Les mots croisés du militant”. Militant de la Libre Pensée il habitait alors 123 avenue Nungesser et Coli à Pierrefitte.

En 1947, il publia le recueil de poésie révolutionnaire Cris de révolte contre l’iniquité sociale et les exploiteurs du peuple, préfacé par Manuel Devaldès et illustré par Louis Moreau.

Auguste Gorion est décédé le 30 juin 1952 à l’hôpital Bichat et a été incinéré le 7 juillet 1952 au cimetière du Père Lachaise.

Œuvres : — Cris de révolte contre l’iniquité sociale et les exploiteurs du peuple (Ed. de l’auteur, 1947 & 1950).


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