Adrien Gourdouze était venu se fixer à Marseille en 1896 et participait dès lors aux activités du mouvement anarchiste. Lorsque Sébastien Faure et plusieurs membres de l’équipe du Libertaire étaient venus s’installer à Marseille, Adrien Gourdouze allait être le gérant des 13 numéros (18 mars au 5 juin 1898) publiés par l’hebdomadaire dans la cité phocéenne. Il participait également à l’organisation des conférences faites dans les divers quartiers de la ville par Henri Dhorr et présida notamment celle du 16 mars 1898 au bar de l’Alhambra.
Partisan du déménagement à la cloche de bois, Gourdouze a changé assez souvent de domicile et de février 1896 à septembre 1904 a logé successivement : 45 Bd Battala, 4 rue Fortis, 1 rue Euthymènes, 15 rue Saine Pauline, 63 rue des grands carmes et 2 rue de la Tarasque.
Début juillet 1898, sa compagne décédait des suites d’une opération à l’hôpital de la Conception où un aumônier, dès qu’elle avait perdu connaissance, s’était empressé « de l’administrer pour empêcher toit enterrement civil » (cf. Le Libertaire, 8 juillet 1898).
Gourdouze continua d’être actif et orienta son activité vers les syndicats à partir de 1899. De nombreux autres compagnons firent de même à l’époque et exercèrent des responsabilités syndicales ; ce fut le cas notamment de German (syndicat des maçons), F. Pons (coiffeurs), G. Menvielle (mécaniciens), Meissirel (hommes de peine), Potigny (ébénistes), J. Rebuffat (maçons), Berrier (mécaniciens), Pequinot (verriers), Teulade (terrassiers), A. Girard (cimentiers), A. Durand (métallurgistes), Ollivier (employés de commerce), etc. En décembre 1900 Gourdouze était le secrétaire du syndicat des charbonniers. En 1901, il intervint au nom du syndicat dans un meeting tenu à Arles en soutien aux ouvriers des ports et docks en grève. En 1904 il était le secrétaire du syndicat des hommes de peine, mais accusé de malversations, disparaissait alors du mouvement. On perd sa trace en septembre 1904 et on le suppose parti pour l’Amérique.