Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

GOVAERTS, Egide

Né à Bruxelles le 22 janvier 1839 — AIT - Marchand de journaux ; tailleur ; domestique ; typographe - — Bruxelles (Brabant)
Article mis en ligne le 29 septembre 2007
dernière modification le 21 juin 2025

par R.D.

En 1861 Egide Govaerts avait été condamné par un tribunal militaire à quatre ans de travaux forcés et à l’expulsion du service militaire pour « provocation et complot de désertion suivi d’exécution et vente d’effets"
Toutefois il semble que ce n’est quen 1877 qu’il s’intégra au mouvement socialiste. IL fut membre du Parti socialiste possibiliste jusqu’en 1878 mais manifesta très vite ses tndances anarchistes. Dans cette période 1877-1880, il était membre du groupe de libres penseurs Les Cosmopolitains, puis de la section bruxelloise de l’Internationale (AIT)

Marchand de journaux de « 1m64, cheveux bl"onds roux, yeux gris », Egide Govaerts avait dès 1879 tenter selon la police « d’organiser une société secrète anarchiste ». Il était alors membre de la Ligue anarchiste collectiviste de Bruxelles. En décembre 1879 il avait été choisi pour remplacer Spilleux (démissionnaire) au comité d’administration du futur journalLe Drapeau rouge (Bruxelles, 1880). Dans les années 1880 il allait être l’un des principaux animateurs des troubles dans le Borinage. Condamné à plusieurs reprises pour « désertion, rébellion, outrages à agent », il était également membre du Comité belge chargé de recueuillir des fonds pour les militants anarchistes torturés en Espagne.

Il était marié à la couturière Elisabeth Van Rinsveld et eut avec elle trois enfants dont le premier décéda en février 1879 et le troisième en 1880. Son deuxième enfant s’appelait Eva et naquit en 1873. (Dans La Persévérance on lit qu’Eva chanta la chanson La Prolétarienne le jour de l’an 1881 lors d’un meeting anarchiste.)

Govaerts était souvent au chômage et n’avait pas de profession permanente. Il travaillait comme marchand ambulant, tailleur, domestique, typographe, etc...

En 1880, il apparaissait comme l’une des figures de proue de l’Internationale et, en décembre, il succéda à Charles Debuyger comme secrétaire de la section de Bruxelles. Lors du congrès national révolutionnaire qui eut lieu à Bruxelles le 19 septembre 1880, Govaerts fut élu membre du bureau de l’Union révolutionnaire nationale. Dès lors, il se présenta aussi occasionnellement aux réunions des révolutionnaires Les Cercles Réunis. Govaerts était un partisan des comités secrets.
Lors de réunions sur "l’usage d la forge" avec nitamment Spilleux,. Claeskens et Hertschap, il aurait déclaté, selon la police « Je me ferais moins de scrupule de tuer un agent de police qu’un chien enragé. J’espère prouver ce que j’avance à un moment donné. Si nous pouvions proclamer la Commune à Bruxelles, quelle leçon nous infligeons aux Parisiens ! »

Aux côtés de Claes, Frémineur et Stuyck et au nom du bureau fédéral de l’Union révolutionnaire, il avait été l’organisateur du congrès de l’Union tenu à Cuesmes le 20 mars 1881 en vue de reconstituer l’AIT et auquel paricipèrent 24 groupes.
En 1881 la police signalait qu’il était "ordinairement coiffé d’un chapeau noir de feutre mou et à grands bords ; il était souvent porteur d’un gros gourdin en bois de chêne."

Le 28 février 1883, il prononçait l’éloge funèbre du jeune militant français Paul Métayer tué par la bombe qu’il transportait avec Antoine Cyvoct. Devant envviron 80 compagnos, il avait notamment déclaré : Compagnons de nos malheurs, un de nos amais vient de nous être enlevé. A peine entré dans la vie, il avait déjà donné les preuves de son dévouement et de son énergie révolutionnaire. Condamné par des juges iniques qui croient enrayer le mouvement anarchiste en jetant en prison ses membres les plus courageux, il avait jugé utile à notre cause de se soustraire à la persécution afin de préparer la vengeance… Serrons nous plus étroitement compagnons, l’heure de la délivrance est proche et, malgré les menaces, malgré les persécutions, bientôt s’élèvera partout le cri de Vive la Révolution sociale ! »

Le 15 juillet 1885 il était condamné par le tribunal de police pour « avoir hébergé des étrangers en séjour illégal » et lors de l’appel subissait une majoration de peine pour « injure au tribunal ». Arrêté fin juillet lors d’une manifestation lors de la manifestation de 250 compagnons, lors du transfert à la prison Saint-Gilles de Joseph Furet et Marie-Alphonse Montant, deux jeunes militants français arrêtés au siège du journal Ni Dieu ni maître et condamnés pour usage d faux papiers, il avait été arrêté et avait été condamné le 22 septembre à deux mois et vingt trois jours de prison et à une amende de 76 francs pour « rébellion ». Selon la police française il était surnommé Le Grand.

Au milieu des années 1880 il collaborait aux organes anarchistes L’insurgé, Ni Dieu Ni Maître et De Opstand.

Egide Govaerts a été le directeur ou l’éditeur responsable de plusieurs organes communistes anarchistes dont : L’Insurgé (Bruxelles, 9 numéros du 15 mars au 10 mai 1885) dont le principal rédacteur était Lucien Pemjean ; Ni Dieu ni maître (Bruxelles, 23 numéros en deux séries de mai 1885 à mai 1886) ; La Guerre sociale (Bruxelles, 9 numéros en deux séries du 23 novembre 1885 au 8 mars 1886) dont l’administrateur était F. Monier ; L’Interdit (Bruxelles, 1 numéro le 18 mars 1886) qui sera interdit et remplacé par L’Anarchiste(Bruxelles, 1 numéro le 28 mars 1886). Fin mars 1886, comme plusieurs autres militans dont Monier, Stiyck, Wuysmans et François Ernest, il avait été l’objet d’une perquisition.

A la mi-mars 1886, en compagnie de l’anarchiste Jean Baptiste Deroy, il se rendit brièvement à Charleroi, où de graves troubles sociaux avaient eu lieu à cette époque, après la mort d’une vingtaine de grévistes lors d’une manifestation anarchiste.

En décembre 1886, par ’intermédiaire d’Alfonso Danesi, il avait été embauché au journalLa Réforme. qu’il quitta en novembre 1887 lors du renvoi de ce dernier.

Vers 1889 il s’était installé à Molenbeek et aurait cessé ensuite de s’occuper de politique.

Toutefois en 1902 Egide Govaerts collaborait à Le Petit Anarchiste (Micheroux, 2 numéros du 5 et 19 juillet) édité par le Cercle libertaire de Micheroux (Liège) et dont le gérant était A. Kreutz.


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