Pendant l’occupation Étienne Guillemeau (parfois orthographoé Guillemot) était à Toulouse où, avec entre autresAlphonse et Paule Tricheux, René et Marcelle Clavé, il participait à la reconstruction clandestine du mouvement libertaire. Il tenait à l’époque un petit restaurant végétarien et c’est lui qui lors de la réunion clandestine tenue le 19 juillet 1943 dans la ferme des Tricheux, avait assuré le ravitaillement des congressistes.
Après la guerre Étienne Guillemeau, qui demeurait 55 rue de la pomme, a été l’administrateur du Libertaire, où il avait remplacé Robert Joulin, de juillet 1950 à juin 1951. Lors du congrès de la Fédération anarchiste tenu à Paris les 27-29 mai 1950, il avait été élu secrétaire à l’organisation du nouveau Comité national dont les autres membres étaient G. Fontenis (secrétaire), G. Vincey (administrateur), Jo Lanen (secrétaire à la propagande), Charles Devançon (secrétaire à l’éducation), Maurice Fayolle (relations extérieures), René Lustre (archives), André Moine (comité de l’entraide). Il était à la même époque le responsable du bulletin intérieur de la Fédération anarchiste Le Lien (5e série, 5 numéros & un supplément de juillet 1950 à avril 1951) où il avait remplacé Robert Joulin et où il fut ensuite remplacé par René Lustre. Au printemps 1952, il fut poursuivi et condamné avec G. Fontenis, suite à des articles parus dans Le Libertaire à propos de l’affaire du hold-up commis à Lyon en février 1951 par des militants espagnols.
Lié au mouvement espagnol en exil, E. Guillemeau, secrétaire du groupe FA de Toulouse, a été le gérant de la collection La Nouvelle idéale (Toulouse, 1954-1962 (?), au moins 58 fascicules) supplément littéraire de l’hebdomadaire anarchiste espagnol CNT. Il a été ensuite l’administrateur à partir de 1956 du bulletin A.I.T. (Paris-Toulouse, 1956-1965). Militant de la CNT, Étienne Guillemeau a collaboré régulièrement aux pages en français de l’hebdomadaire Espoir (Toulouse, 1962-1982). Il fut également le responsable de la nouvelle série du journal espérantiste et libertaire Senstatano (1953).
En tant que directeur gérant du bulletin La Méche (Toulouse, 4 numéros d’avril 1969 à mai 1970) il fut poursuivi pour « outrages aux bonnes mœurs par voie de presse » et pour « provocation directe, non suivie d’effets, au crime de meurtre et au délit de coups et blessures ». E. Guillemeau fut condamné à un mois de prison avec sursis et 2.000 francs d’amende. Un autre collaborateur du journal, Jules Celma, suite à un article où il relatait une expérience de pédagogie non directive, avait été condamné à deux mois de prison et 1.000 francs d’amende. Un comité de soutien, animé par Antoine Alvarez publia à l’époque un dossier de soutien (24 p.) et une pétition de soutien.
En juillet 1981 il avait été délégué au congrès de l’organisation de travailleurs espérantistes SAT tenu à Bâle.
En janvier 1983, après la fusion des parties espagnoles des hebdomadaires Espoir (Toulouse) et Le Combat syndicaliste (Paris), Étienne Guillemeau a été le directeur de l’hebdomadaire Cenit (Paris, 1983-2006), organe de la CNT en exil et fut également le président pendant plusieurs années de la Solidarité internationale antifasciste (SIA).
Étienne Guillemeau, dont la compagne Rosa Laviña Carreras (1918-2011) milita à ses cotés dans le mouvement libertaire, est décédé à Toulouse le 16 juillet 1999.