Marin dans sa jeunesse, Shuzo Hatta était devenu protestant lors d’un voyage à Taipei (Taiwan). Puis il avait regagné le Japon et avait étudié la théologie à Kobe avant d’être nommé pasteur en 1912 et d’exercer dans différentes villes dont Hiroshima où il entra en conflit avec la doctrine religieuse et se consacra surtout à l’éducation des ouvriers. Lors de l’assassinat du militant anarchiste Sakae Osugi, il organisa à Hiroshima une réunion de protestation qui lui attira les foudres des autorités de la ville et de l’église. Il abandonna alors la religion et quitta sa femme puis se rendit à Tokyo où il allait militer dans les milieux anarcho-syndicalistes — en particulier avec le syndicat des typographes — et dans un centre d’entraide animé par un groupe d’étudiants. Il fut une des chevilles ouvrières de la formation en 1926 de la Ligue des jeunesses anarchistes (Kokushoku seinen domei) puis de l’Union nationale libre des syndicats (Zenkoku rodo kumiai jiyu rengokai). Il se montra le partisan d’une théorie de l’anarchisme pur, indépendant tant du syndicalisme que du marxisme et lors des scissions survenues dans les années 1930 dans le mouvement libertaire, fut avec Sakutaro Isawa membre du groupe de « l’anarchisme pur » (Junsei anakizumu). Shuzo Hatta a continié de militer jusqu’à son décès le 30 janvier 1934.

Œuvres : — Les sciences naturelles et l’anarchisme (1927) ; — Cours sur les problèmes sociaux dans la commune rurale (1928) ; — Erreurs dans la théorie de la lutte des classes (1929) ; — Anarcho communisme (posthume, 1971).