Arthur Henriet, qui résidait alors à Charleville chez le compagnon Tisseron rue de la Dague, avait été en 1893 le fondateur du groupe Les libertaires ardennais. Le 26 avril il proféra des « outrages à agents » pour lesquels il fut condamné le 8 juin à deux jours de prison. En 1893 il séjourna également à Paris (12 rue Mathis) et aurait été candidat abstentionniste avec Clovis Hugues. Il maintenait alors des contacts notamment avec le groupe Les Déshérités de Nouzon et le compagnon Bouillard. En juin 1893 il avait écrit au compagnon Gustave Bouillard : « Compagnon, je vous envoie, en même temps que la présente, un colis postal renfermant quelques journaux de la Révolte, ainsi que quelques brochures de propagande anarchiste. Vous pouvez aller le réclamer à la gare de Nouzon. Je vous l’envoie sans cependant connaître votre adresse exacte, pensant bien que vous en tirerez parti. Ardennais, puisque je suis du Chesne, je m’intéresse toujours de ce qui se passe au pays et je suis fier des résultats de votre lettre contre le capital et surtout contre l’autoritarisme des soi-disant socialistes qui suivent l’enseigne du citoyen Clément. Je vous aiderai de toutes mes forces dans cette lutte et c’est pour cela que je désirerais me tenir en relation avec vous et les autres copains. J’ai encore une certaine quantité de journaux et de brochures que je désire vous envoyer. »
Veuillez me répondre en me donnant les adresses des copains de la région où je pourrais aussi en envoyer.
A l’automne 1893 il aurait dissous le groupe Les libertaires ardennais qui se réunissait à Paris rue Louis Blanc.
Le 1er janvier 1894 il avait été arrêté lors de la perquisition au domicile de Tisseron à Charlebville où il travaillait lors comme vannier. Trouvé porteur de quelques journaux anarchistes et de la brochure Riches et pauvres, il avait été poursuivi pour « association de malfaiteurs », avait revendiqué sa condition d’anarchiste et avait, semble-t-il, été détenu à la prison de Sainte-Pélagie. Lors de la perquisition la police avait saisi une lettre du 31 décembre adressée à sa compagne où il écrivait : « Quant à l’anarchie, dis à Jules [son beau-frère] que la propagande est actuellement arrêtée dans les Ardennes, on ne peut plus dire un mot sans être arrêté, mais une chose me console, c’est que je ne suis pas connu, pour l’instant, plus tard nous verrons. »
Dans une autre lettre adressée en juin à Gustave Bouillard du groupe Les Deshérités de Nouzon, il avait écrit : « Compagnon, je vous envoie, en même temps que la présente, un colis postal renfermant quelques journaux de la Révolte, ainsi que quelques brochures de propagande anarchiste. Vous pouvez aller le réclamer à la gare de Nouzon. Je vous l’envoie sans cependant connaître votre adresse exacte, pensant bien que vous en tirerez parti. Ardennais, puisque je suis du Chesne, je m’intéresse toujours de ce qui se passe au pays et je suis fier des résultats de votre lettre contre le capital et surtout contre l’autoritarisme des soi-disant socialistes qui suivent l’enseigne du citoyen Clément. Je vous aiderai de toutes mes forces dans cette lutte et c’est pour cela que je désirerais me tenir en relation avec vous et les autres copains. J’ai encore une certaine quantité de journaux et de brochures que je désire vous envoyer.
En novembre 1894 il était à Sedan où, selon la police, il ne faisait plus parler de lui.
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Il s’installa ensuite à Bellot (Seine-et-Marne) avec sa compagne Juliette Tanret (née en juillet 1874) dont il avait deux enfants et où il était qualifié “d’anarchiste militant” et était abonné au Père Peinard. En 1897, selon la police, il travaillait chez un entrepreneur en vannerie à Paris ayant son atelier Passage du Buisson Saint-Louis. L’année suivante il aurait résidé au Pré-Saint-Gervais, 24 rue Émile Augier.
S’agit il ; du Henriet qui en 1913 participait aux activités du Groupe des mille communistes aux cotés notamment de G. Butaud, H. Tilly, Madeleine Pelletier et Marcel Liénard ?
Il devint dans les années suivantes militant socialiste et coopérateur puis dans les années 1920 militant du parti communiste dont il sera élu député en 1924 (voir sa notice complète dans le Maitron)