Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

KIRSCHEY, Helmut

Né à Elberfeld le 22 janvier 1913 — mort le 23 août 2003 — Ouvrier rubanier — FAUD — DAS — SAC — Wuppertal (Rhénanie) — Amsterdam — Barcelone (Catalogne) — Goteborg
Article mis en ligne le 2 février 2008
dernière modification le 23 juillet 2024

par R.D.
Helmut Kirschey (front d’Aragon)

Fils d’une militante du Parti social démocrate indépendant puis à partir de 1920 du Parti communiste allemand (KPD), Helmut Kirschey avait commencé à militer avec son plus jeune frère dans l’organisation des Pionniers rouges. En 1931 il abandonnait les jeunesses communistes et adhérait aux jeunesses anarcho-syndicalistes (SAJD) de la FAUD de Wuppertal. A partir de 1932 il vivait chez la famille anarchiste Benner dont les trois fils, Fritz, Willi et Eugen, étaient également militants de la SAJD et de la FAUD. Il fit partie de l’organisation de combat Die Schwarzen Scharen (Les troupes noires) qui affrontaient dans la rue les groupes nazis. Il fut à cette époque emprisonné après que la police ait trouvé une arme chez lui. En mars 1933, reconnu dans la rue par un groupe de chemises brunes, il fut sauvé du lynchage par les cris de Mme Benner et l’arrivée de la police qui l’arrêta. Il fut alors interné jusqu’en novembre 1933 au camp de concentration de Dinslaken.

A sa libération, il fut surveillé par la Gestapo et parvint à gagner la Hollande où, d’abord à Amsterdam puis à La Haye, il fut membre du regroupement d’anarcho-syndicalistes allemands en exil DAS. Dès juillet 1936, avec de faux papiers, il partait avec Fritz Benner et deux autres compagnons comme volontaire en Espagne. Il résida d’abord à Barcelone dans un hôtel collectivisé avec une quarantaine d’anarchistes allemands. En février 1937 il s’enrôla dans le groupe international de la Colonne Durruti avec laquelle il participa aux combats de Tardienta où près de 120 volontaires internationaux seront tués. Il témoignera par la suite à propos de ces combats : « Je n’ai jamais eu aussi peur avant dans ma vie ; j’étais tellement effrayé que j’en avais fait dans mes pantalons. J’ai continué à me battre, mais pendant toute la durée des combats, j’ai continué à me vider ». Lors des évènements de mai 1937, Helmut Kirschey fut arrêté par les communistes avec d’autres militants allemands et emprisonné à Barcelone, Valence et Segorbe jusqu’en avril 1938.

Réfugié en France après sa libération, puis en Hollande, il s’exilait ensuite début 1939 en Suède, à Göteborg où il était assigné à résidence. Après avoir obtenu ses papiers il adhérait à l’organisation anarcho-syndicaliste SAC où il allait militer jusque dans les années 1950. En désaccord alors avec la ligne réformiste de H. Rüdiger, il quittait l’organisation et adhérait au parti communiste suédois dont il démissionera en 1968 après l’invasion de la Tchécoslovaquie. Ce n’est que dans les années 1970 qu’il réadhérait à la SAC. En 1998 ou 1999 il publiat ses mémoires chez Federativ, la maison d’éditions de la SAC. Il intervenait souvent à cette époque dans les universités et les associations de jeunes pour faire part de son expérience de militant anarchiste allemand et d’ancien volontaire en Espagne. Helmut Kirschey est décédé à Göteborg le 23 août 2003.

Oeuvres : — " A las Barricadas : Erinnerungen und Einsichten eines Antifascisten” (éd. Richard Jändel, Andreas G. Graf, Dieter Nelles. Wuppertal : Achterland, 2000. 230 p. : ill.)


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