Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

LEDO LIMIA, José

Né à Orense le 30 août 1900 — mort le 25 mai 1977 — Marin ; Cuisinier — FAI — CNT — Madrid (Nouvelle-Castille) — Barcelone (Catalogne) — Mexique
Article mis en ligne le 18 mars 2008
dernière modification le 30 août 2024

par R.D.
José Ledo Limia

José Ledo Limia avait émigré au Brésil à l’époque de la première guerre mondiale. Il fut ensuite en Argentine, Chili, Uruguay et Pérou avant de rentrer comme passager clandestin en Galice où la police l’arrêtait à Vigo. Il s’engageait dans l’armée et servait comme artilleur en Afrique de 1921 à 1925. A sa démobilisation il partait à La Havane, puis à Mexico et en 1926 aux États-Unis où il travaillait en Pennsylvanie. C’est là qu’il entrait en contact avec A. Quintas (ou Antonio Guede ?) qui l’introduisait aux idées anarchistes. Sa participation à des manifestations en faveur de Sacco et Vanzetti en 1926 entraînait son expulsion en Espagne, où, après plusieurs mois de prison, il résidait clandestinement à Barcelone et à Madrid où il participait à la fondation de l’Ateneo de Divulgacion Social.

Dès la proclamation de la République il réorganisait le syndicat CNT de la Gastronomie de Madrid puis s’embarquait comme cuisinier de marine sur les transatlantiques. Membre du groupe Los Intransigentes de la Fédération anarchiste Ibérique (FAI) avec entre autres Fosco Falaschi, Benigno Mancebo et Moguel Gonzalez Inestal, il allait servir d’agent de liaison entre les anarchistes des deux rives de l’Atlantique, transportant clandestinement sur les bateaux où il travaillait militants et propagande. Après une escale à Fernando Poo où il avait failli mourir de malaria, il abandonnait la marine.

Il participait avec Falachi et Mancebo très activement à la révolution d’octobre 1934 aux Asturies ce qui lui valait d’être condamné à mort puis d’être emprisonné jusqu’à l’amnistie suivant la victoire du Front Populaire en 1936. Il réintégrait le syndicat gastronomique de Madrid et dès le début du coup d’État franquiste de juillet 1936 s’intégrait sur le front de Madrid comme délégué de la CNT dans la Colonne Gallega. Il collaborait également à L’Agrupación de Gallegos Libertarios de Madrid et à son organe Galicia Libre. En 1937 il s’intégrait à la section de renseignement du Mouvement libertaire, chargée de s’opposer aux manœuvres des communistes. Il se montrait à cette époque très critique et décu par l’attitude des camarades ayant oublié leur passé révolutionnaire en échange de postes gouvernementaux. A la fin de la guerre il parvenait avec beaucoup de chance à quitter Madrid et, par Mataro à passer en France où il était interné dans divers camps (Argelès, Barcarès, Saint-Cyprien) dont il s’évadait à plusieurs reprises. En février 1939 il était à Perpignan et était interné dans un camp punitif (Vernet ?) puis enrôlé dans une bataillon de travailleurs dans la région de Niort. Il parvenait, sans doute après s’être évadé, à gagner Paris où, après de durs affrontements verbaux avec les responsables du Conseil général du MLE, il obtenait un billet pour l’Amérique latine. En avril il embarquait au Havre pour Saint-Domingue où il arrivait à Ciudad Trujillo.

En 1942 il s’installait à Querétaro au Mexique et participait à la réorganisation des militants galiciens qui y étaient réfugiés. En 1965 il allait clandestinement au Portugal mais devait rapidement fuir et regagner le Mexique. Au début des années 1970, il retournait en Galice où il était hébergé par son vieil ami Daniel Seijas et établissait des contacts et une correspondance avec de vieux militants dont une partie a été publiée dans l’ouvrage de Campio Carpio « Frente Iberico de revolucion social » (Melbourne, 1975). José Ledo Limia est mort dans une maison de retraite d’Orense le 25 mai 1977.

Il est l’auteur d’une autobiographie publiée en feuilleton dans le journal Espoir (Toulouse) début 1974.


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