Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

LODOVICI, Onofrio

Né à Carrare le 6 mars 1904 — mort le 27 octobre 1987 — Employé — FAI — Marseille (Bouches-du-Rhône) — Barcelone (Catalogne) — Toulon (Var) — Carrare
Article mis en ligne le 7 mai 2008
dernière modification le 5 août 2024

par R.D.
Onofrio Lodovici

Onofrio Lodovici, qui était membre du Cercle des Jeunesses Nationalistes de Carrare et avait participé à la Marche sur Rome, avait émigré pour des raisons économiques à Marseille fin 1922. En 1924 il rentrait en Italie faire son service militaire puis revenait en France. En 1933 il épousait Lina Del Papa, sœur du militant anarchiste Romualdo Del Papa, et devenait anarchiste.

En août 1936, avec sa compagne Liba Del Papa, il partait comme volontaire en Espagne et s’enrôlait comme milicien dans la Colonne Durruti. Blessé en septembre lors de la bataille de Sietamo, il perdait un œil et rentrait en France où il s’établissait à Toulon où, semble-t-il, il travaillait comme comptable — aux Coopérateurs du midi ? — à La Seyne (Var). Le 26 novembre, alors qu’il quêtait en faveur de l’Espagne, il était arrêté à Toulon et condamné le 5 décembre par le tribunal correctionnel à 8 jours de prison, 50f d’amende et deux ans d’interdiction de séjour. Il militait alors au groupe Jeunesse Libertaire et aurait été en juillet 1937 l’objet d’un arrêté d’expulsion. Arrêté le 11 février 1939, sans doute suite à l’indignation qu’il avait exprimée devant le sort fait aux réfugiés espagnols, il était condamné le 27 février à 6 mois de prison pour « infraction à l’arrêté d’expulsion », mais, en tant que réfugié politique, bénficia d’un sursis. Le 28 mai 1940 il fut interné au camp du Vernet d’Ariège avec plusieurs anciens miliciens d’Espagne. Il s’évadait du camp le 2 juillet 1942 et gagnait la frontière italienne où le 7 décembre il était arrêté. Jugé à Massa, il déclarait « ne plus avoir de convictions subversives » et que « seules les circonstances l’avaient amené à aller combattre en Espagne sans conviction ni enthousiasme ». Le 22 août il était condamné à 3 ans d’isolement et était déporté à Ventotene. Après la chute du fascisme, il était transféré, comme de nombreux autres anarchistes, au camp de Renicci di Anghiari dont il s’évadait le 6 septembre 1943. Il regagnait Carrare et y participait à la résistance et aux combats de la libération. Membre du Comité de libération natuionale (CLN) il fut nommé inspecteurdes unités partisanesde la zone.
En 1945, il était membre du Conseil provisoire de gouvernement, sorte de conseil municipal formé par les organisations antifascistes et syndicales qui gérait la ville. Il participa ensuite à la reconstruction puis aux activités du mouvement libertaireet fut membre du groupe Pietro Gori (FAI) jusqu’à son décès survenu à Carrare le 27 octobre 1987.


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