Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

LU CHIEN BO

Professeur — Chengdu (Chine)
Article mis en ligne le 17 mai 2008
dernière modification le 8 août 2024

par R.D.

Lu Chien Bo était au milieu des années 1920 en contact avec Federico Urales en Espagne et collaborait notamment à La revista Blanca. Il était alors membre de la Fédération des étudiants anarchistes qui l’avait chargé des relations internationales. En 1926, à l’occasion du cinquantenaire de la mort de Bakounine, il fut à l’origine de la publication d’un bulletin reproduisant le texte La Commune de Paris, bulletin qui fut largement distribué à Shanghai.

C’est en 1945 que Lu Chien Bo, comme T. Yamaga pour le Japon et M.P.T. Acharya pour l’Inde, était entré en contact avec la Commission de relations de L’Internationale anarchiste (CRIA) de Paris. En 1946-47 Lu Chien Bo, qui était alors l’un des animateurs de la Fédération des jeunesses anarchistes chinoises, était en relations avec les militants anarchistes européens. Plusieurs de ses écrits furent publiés à cette époque par Le Libertaire (25 juin 1948) et la revue trilingue Universo (Toulouse) éditée par le mouvement libertaire espagnol. Il participait à cette époque avec Ba Jin à l’édition chinoise des œuvres complêtes de Kropotkine et tentait d’organiser une Association Kropotkiniene. Il se proposait de traduire en chinois « L’Internationale » de James Guillaume et « La commune » de Louise Michel. A cette époque le mouvement libertaire chinois publiait au Sichuan les journaux Jeunesse d’aujourd’hui et La Graine.

Dans une lettre datée du 18 janvier 1946 à Chengdu et publiée dans le journal de la CNT Libertad (Rennes, n°26, 15 février 1946), il écrivait notamment : « Chers camarades, j’ai appris par Cultura prolataria qu’il y avait uncongrès des anarchistes en France et qu’il y en aurait un autre en Italie. Nous, nos camarades et moi, nous désirons impatiemment savoir la marche, l’avancement de notre mouvement dans les autres pays. Prière de nous envoyer le plus vite possible des journaux, des brochures et des livres aussi que vous avez déjà imprimés ou réimprimés et qui puissent nous enseigner en détail la marche du mouvement anarchiste. Nous voulons traduire des livres du mouvement anarchiste… Malheureusement après une guerre durant huit ans, qui nous a rendu misérables, les fonds manquent… Pour faire imprimer un livre d’une centaine de pages, il faut une somme qui dépasse trois cent mille dollars chinois. Vous pouvez bien imaginer la difficulté que nous avons à vaincre. Mais l’échange de billets des USA avec ceux de nitre pays est de un contre mille cinq cents. Avec cent dollars des USA nous pourrions faire pas mal de choses. Aidez nous… si c’est possible… ».

A la fin des années 1960 il exerçait toujours comme professeur de grec ancien.


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