Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

BIFOLCHI, Giuseppe “VIOLA”

Né à Balsorano le 20 février 1895 — mort le 16 mars 1978 — Ouvrier cimentier — UA — Italie — Paris — Espagne
Article mis en ligne le 25 novembre 2006
dernière modification le 1er novembre 2024

par R.D.

Réfugié en France dans les années 1920, Giuseppe Bifolchi “Viola” était un partisan de la plateforme organisationnelle étable par les anarchistes russes et plus connue sous le nom de Plateforme d’Archinov.

En 1924 il avait participé au numéro unique (15 décembre) paru à Paris du journal italien L’Agitazione a favore di Castagna e Bonomini pour soutenir les deux compagnons Mario Castagna et Ernesto Bonomini accusés d’avoir abattus deux fascistes et menacés d’extradition. Ils seront condamnés respectivement à sept et huit ans de prison. Il demeurait alors 14 rue Petit (19e arr.) et était le responsable du groupe italien adhérent à l’Union anarchiste (UA). Il collaborait à la série quotidienne du Libertaire (décembre 1923-mars 1925) — notamment en défense du compagnon Ernesto Bonomini (voir ce nom) — ainsi qu’à La Revue internationale anarchiste (Paris, 1924-1925) publiée par Séverin Férandel et à L’Insurgé (Paris, 1925-1926) d’André Colomer. Il participait également dans Le Libertaire à la campagne en faveur de Sacco et Vanzetti.

Le 29 juillet 1925, il participa à l’hommage rendu à Gaetano Bresci par les compagnons italiens à la Maison commune de Bretagne à Paris.

A l’automne 1925 Bifolchi, qui demeurait alors 14 rue Petit (XIXe), était à l’initiative de l’organisation d’un congrès de réfugiés italiens en France en vue de s’y organiser, d’adhérer à l’UA, de s’occuper des prisonniers politiques et d’établir une commission de correspondance. Le congrès s’était tenu le 8 novembre 1925, rue Ordener en présence de délégués de l’Union anarchiste (Mualdès), de l’UAI, des groupes Cafiero, Pisacane et Scamiciati (Paris), de La Garenne, Sartrouville, Bourget-Drancy, Fontenay-sous-Bois, Boulogne-sur-Seine, de camarades de Metz, Luxembourg, Hettange, Thionville, Romilly-sur-Seine et une douzaine d’adhérents individuels. L’ensemble des participants fut arrêté par la police à la sortie du congrès.

Début 1926 il fut l’un des membres du conseil d’administration de la Librairie sociale internationale, 72 rue des Prairies.

En 1927 il travaillait comme ouvrier cimentier et habitait 47 rue Rebeval (19e) avec sa compagne Argentina Gantelli. Il collaborait au Libertaire sous la signature « V ». En mars 1927 il avait été arrêté lors d’une réunion à Bourg-la-Reine et avait été l’objet d’un arrêté d’expulsion qui fut finalement levé. Le 7 août 1927 il avait participé au bois de Vincennes à la manifestation du Comité international de défense anarchiste (CIDA) en faveur de Sacco et Vanzetti. Le 11 août 1928 il était arrêté au siège de la Librairie sociale et était l’objet d’une nouvelle mesure d’expulsion. Il s’établissait en Belgique où en 1929-1931 il était le directeur du mensuel anarchiste italien Bandiera nera (Bruxelles, 17 n° d’avril 1929 à mai 1931). Il représentait l’Italie au sein du CIDA lors de sa reconstitution en 1929 et dont étaient également membres Lecoin et Perrin Odéon (France), Ruiz et Cortes (Espagne) et Makhno (Russie).

Biffolchi collaborait également à la même époque au journal bilingue français-italien publié depuis 1900 à Genève par Luigi Bertoni Il Risveglio anarchico-Le réveil anarchiste et à la revue mensuelle Vogliamo (Lugano, août 1929 — janvier 1931).

En juillet 1936 Viola fit partie avec Camillo Berneri, M. Centrone, Girotti, Perrone, Bonomini et Fantozzi du premier groupe d’italiens à gagner Perpignan pour aller combattre en Espagne. Membre de la section italienne de la Colonne Ascaso, il était le responsable du groupe de fusiliers qui le 25 août 1936 au prix de lourdes perdes parvenait à s’implanter sur le Monte Pelato. Un autre groupe de mitrailleurs était commandé par Angeloni. Il était ensuite nommé responsable de la colonne Rosselli sur le front de Huesca. Giuseppe Bifolchi était le véritable responsable militaire de la colonne dont le responsable politique était le militant de Giustizia e Liberta, Carlo Rosselli. En novembre 1936 lors de l’offensive sur Almudevar il était responsable de l’aile droite de l’offensive ; l’aile gauche était emmenée par Canzi, Cieri et Battistelli et l’aile gauche par le militant espagnol Cristobal Garcia.

Lors des évènements de mai 1937 il était membre de la section italienne du Comité de défense de la CNT. Il raconta son expérience espagnole dans les colonnes du Libertaire (septembre 1937). Il était ensuite rentré en France où il a été arrêté en octobre 1937 à Perpignan alors qu’il s’apprêtait à retourner en Espagne et fut l’objet d’une mesure d’expulsion.

En 1940 il était interné dans un camp puis extradé en Italie.

En 1970 Giuseppe Bifolchi vivait semble-t-il aux États-Unis.

Giuseppe Bifolchi est mort à Avezzano le 16 mars 1978.


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