Dictionnaire international des militants anarchistes
Slogan du site

Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

MAILFAIT, Paulin, Hubert

Né le 27 février 1867 à Charleville (Ardennes) — mort le 30 août 1927 — FCAR — Forgeron puis ferronnier — Charleville (Ardennes)
Article mis en ligne le 4 juillet 2008
dernière modification le 14 août 2024

par R.D.

Paulin Mailfait commença à travailler dans une verrerie à l’âge de 8 ans. En 1889, il adhéra au cercle socialiste L’étincelle de Charleville. Le 6 octobre 1890, accompagné de son frère cadet Paul et d’Édmond Midoux, ils agressèrent un client dans un café, brisèrent des verres et la devanture de l’établissement ce qui valut à chacun 6 jours de prison.

Le 9 août 1891, il fut radié de L’Étincelle pour non paiement des cotisations et rejoignit le groupe anarchiste Les Sans-patrie créé à Charleville le 18 octobre 1891 par N. Thomassin. Comme une dizaine d’autres militants de Charleville et de Nouzon, Paulibn Mailfait avait été poursuivi le 22 février 1892 pour « association de malfaiteurs » avant de bénéficier, comme ses camarades, d’un non-lieu le 11 avril suivant.

En mars 1892, il participa avec Moray et jean-Baptiste Leroux à l’aide à la désertion de Loriette, soldat au 132e à Reims. Mailfait avait été chargé par Les Sans-patrie d’aller à Reims pour organiser son départ. Loriette déserta comme prévu mais se constitua prisonnier à Charleville et dénonça ses complices. Paulin Mailfait s’enfuit en Belgique avec Henri Moray et sans doute son frère Paul. Arrêté par la police belge à Sprimont, à la suite des attentats de Liège, il fut extradé, jugé par le tribunal correctionnel de Charleville le 22 juin 1892 et condamné à 8 mois de prison qu’il purgea à Rethel. Le 26 février 1893, à l’occasion de sa sortie de prison, une soirée familiale fut organisée par le groupe de Charleville.

Le 19 février 1894, la police opéra une perquisition chez lui mais n’y découvrit qu’un exemplaire du journal La Révolte. En novembre 1894 la police notait qu’il s’abstenait de fréquenter ses anciens camarades et paraissait « s’amendr sérieusement ».
Une annonce parue dans Le Socialiste ardennais du 21 octobre 1906 laisse entendre qu’il était devenu artisan à son compte.
En juin 1908, il reçut chez lui, avenue Nationale, Paret, un anarchiste, et mit un étau à sa disposition. Peu après Paret s’empara de 10.000 F, avec un complice, dans la demeure d’un dentiste de Charleville.

En juillet 1912, Paulin Mailfait participa à la création du groupe communiste-anarchiste de Charleville qui adhéra à la FCAR et dont le secrétaire fut Émile Legras. Il figurait alors sur une liste d’anarchistes des Ardennes où il était qualifié de “très dangereux” et résidait avec son frère Paul, 72 rue Nationale. Il était inscrit au Carnet B des Ardennes.

En 1923, il figurait toujours sur la liste des anarchistes du département et était père de deux enfants. Autrefois qualifié de “très dangereux”, la police notait alors qu’il ne manifestait plus d’opinion politique, en ajoutant toutefois, que c’était douteux.

Paulin Mailfait est mort le 30 août 1927 à Etion (Ardennes).


Dans la même rubrique